Professeur certifié de Lettres modernes
Le 26 janvier 2003 par Olivier Le Roux
Le participe passé employé avec l’auxiliaire être.
Quand le participe passé est employé avec l’auxiliaire être, il s’accorde toujours en genre et en nombre avec le sujet. Ce peut être le cas quand le verbe est conjugué à un temps composé, ou à la voix passive.
Exemple : Marianne est sortie de sa chambre pour répondre au téléphone.
Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir.
Quand le participe passé est employé avec l’auxiliaire avoir, il y a trois possibilités :
En résumé :
Quand l’auxiliaire est être, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le sujet.
Quand l’auxiliaire est avoir, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le COD placé avant lui ; sinon, il reste invariable.
Le participe passé sans auxiliaire.
Exercices d’application.
1. Dans le texte suivant, relevez les sept participes passés, et précisez à chaque fois à quels mots ils se rapportent.
« Je trouvai un lieu vaste, bien voûté, et dont le pavé était parsemé de safran. Plusieurs flambeaux d’or massif, avec des bougies allumées qui rendaient l’odeur d’aloès et d’ambre gris, y servaient de lumière, et cette illumination était encore augmentée par des lampes d’or et d’argent, remplies d’une huile composée de diverses sortes d’odeurs. Parmi un assez grand nombre d’objets qui attirèrent mon attention, j’aperçus un cheval noir, le plus beau et le mieux fait qu’on puisse voir au monde ».
Les Mille et Une Nuits.
2. Accordez correctement les participes passés entre parenthèses.
Le participe passé sans auxiliaire.
Exemple :
« Illuminée sous le soleil couchant, la mer paraissait éclairée par les flammes des cierges portés par la foule réunie devant les portes fermées d’un palais endeuillé. »
Lorsqu’il n’est pas accompagné de l’auxiliaire être ou avoir, le participe passé se comporte comme un adjectif qualificatif.
Il peut donc être :
Dans tous les cas, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le nom ou le pronom auquel il se rapporte.
Remarque : même utilisé comme adjectif qualificatif, le participe passé conserve certaines caractéristiques du verbe. Il peut notamment recevoir des compléments du verbe, comme dans les exemples suivants : « des cierges portés par la foule ( complément d’agent ) », « la foule réunie devant les portes ( complément circonstanciel de lieu ).
En résumé :
Le participe passé sans auxiliaire s’accorde en genre et en nombre avec le nom ou le pronom auquel il se rapporte :
Le participe passé des verbes pronominaux
Exemple : « Les deux amies ne s’étaient pas vues depuis plusieurs années. Elles s’étaient souvent envoyé des cartes, souvent parlé au téléphone. Enfin, elles se sont fixé un rendez-vous. »
Bien que se conjuguant toujours avec l’auxiliaire ETRE, certains verbes pronominaux peuvent avoir un complément d’objet direct ( C.O.D. ) : « elles ne s’étaient pas vues » signifie : « chacune n’avait pas vu l’autre ( COD ) » ; de même, « elle s’est lavée » signifie « elle a lavé elle - même ( COD ) ».
Dans ce cas, le pronom réfléchi est COD et se trouve devant le participe passé ; on accorde donc le participe passé avec ce COD ( comme si l’auxiliaire était AVOIR ) : « Les deux amies ne s’étaient pas vues ».
Mais le pronom réfléchi n’est pas toujours COD ! « Elles s’étaient souvent parlé au téléphone » signifie : « elles avaient souvent parlé l’une à l’autre » ( complément d’objet indirect - C.O.I. ) ; « elles se sont fixé un rendez-vous » exprime l’idée que « chacune a fixé un rendez-vous à l’autre ( C.O.S. ) ». Si le pronom réfléchi est COI ou COS, il n’est pas COD : donc le participe passé reste invariable.
Il se peut aussi, parfois, que le pronom réfléchi ne puisse être analysé, soit parce que le verbe est toujours pronominal et qu’il ne se construit pas autrement, soit parce qu’il prend sous sa forme pronominale un sens très différent de celui qu’il a habituellement. Dans ce cas, on accorde le participe passé avec le sujet. Par exemple : Elles se sont enfuies ( le verbe enfuir n’existe pas tout seul ). Elle s’est aperçue de ... ( le verbe apercevoir existe seul, dans le sens de voir, découvrir, repérer, discerner, distinguer... ; mais le verbe pronominal s’apercevoir signifie : prendre conscience de, se rendre compte que, réaliser que... ).
En résumé :
Bonjour,
J’ai une question à vous poser concernant un accord dans la phrase suivante :
"Les marques d’affection que vous lui avez témoignées".
Lui étant considéré féminin et COI.
Certes ce qui a été témoigné sont "les marques d’affection" (COD) mais le COI prend-il le dessus dans l’accord ? Et de ce fait faut-il laisser "témoigné" dans la mesure où il me semble me rappeler que l’accord ne se fait pas pour un COI ?
Merci de vos lumières. Je n’y vois plus très clair.
effectivement l’accord ne se fait qu’avec les COD donc on écrit bien :"les marques d’affection que vous lui avez témoignées"
La réponse est :
"Les marques d’affection que vous lui avez témoignées".
Le PP s’accorde en genre et en nombre avec le Complément Direct du Verbe SI : auxiliaire Avoir, et PP placé avant.
Nb : le CIV (anciennement appelé COI) n’intervient jamais !
phrase fautive> on témoigne DE son affection (verbe qui n’est pas transitif direct !)> les marques d’affection DONT vous lui avez témoigné.
Le pronom "me" est féminin ou masculin. Dans la phrase "je vous remercie de m’avoir reçu", reçu s’écrit avec "u" ou "ue" si "me" est féminin ?
Bonjour,
Pourriez-vous m’indiquer si on doit faire l’accord du participe "intéressé" dans la phrase avec complément indirect :
"Nous nous sommes intéressé à ce sujet"
(moi, je l’écrirais tel quel, en raison du complément indirect)
Merci d’avance pour votre réponse, c’est très important pour moi de le
savoir.
nous nous sommes intéressés car il s’agit de l’auxiliaire "être" et non "avoir" et les compléments dans ce cas ne jouent aucun role.
j’aurais souhaité savoir si le participe passé s’accorde dans la phrase "la fille qu’il a avait essayé(e ?) de prendre dans ses bras" ? Quelle est la règle grammaticale faisant référence à ce cas ?
Merci de votre réponse.
Il s’agit d’un PP suivi d’un infinitif. Ici, invariable, car "la fille" est COD du verbe "prendre" et non du verbe "essayer".
Il a essayé quoi ? "de prendre" ; "de prendre" est donc COD du verbe "essayer". Comme ce COD est lui-même un infinitif, il peut avoir un COD. Et ce verbe "prendre" en a un : c’est "la fille" (il a essayé de prendre qui ? "la fille")
Voici la réponse de Philippe Sutherland, champion de Belgique d’orthographe. Ravi de vous avoir éclairé(e).
Bonjour,
j’ai un doute pour la phrase suivante, pouvez-vous m’aider ?
"La recette que je m’étonne encore d’avoir trouvée est illisible."
Accorde-t-on "trouver" avec "la recette" ici ?
Merci de votre réponse.
La recette que je m’étonne encore d’avoir écrite est illisible
vérification par remplacement
Dans le cas du verbe se servir :
Elle s’est servi d’un balai.(ou servie ?)
Il y a de la salade. Elle s’est servie. (ou servi ?)
Elle s’est servie d’un balai pour chasser une souris. (se servir = utiliser)
— -
Insatisfaite du service pitoyable dans ce restaurant, elle s’est servie elle-même. (qu’il s’agisse de la salade ou de n’importe quoi) (pronominal, absolu - être)
— -
Affamée, elle s’est servi de la salade, de l’Orangina et du homard pendant que son père parlait au téléphone dans une salle à part. (elle a servi toutes ces choses à elle)
— -
Elle s’est servie d’une belle salade niçoise pour montrer à ses élèves japonais un plat typiquement français. (se servir = utiliser)
Réf. HANSE
J’ai trouvé dans un manuel de langue la phrase :Elle se les ai lavées (en parlant des mains)C’est correct ? Si oui, pourquoi on change l’auxiliaire ?
Attention ! La phrase devrait être "Elle se les est lavées" (tiré de "Elle s’est lavé les mains") ou éventuellement, dans un registre plus littéraire "Elle se les a lavées" (tiré de "Elle a lavé ses mains"). Le deuxième est beaucoup plus rare et ne se rencontre plus guère ...
Dans les deux cas, cependant, le complément d’objet direct reste "les mains" (il suffit de savoir répondre à la question "Qu’est-ce qui est lavé ?", réponse "Les mains").
Comme le complément d’objet direct "les" est placé avant le verbe, l’accord se fait sur "les mains". D’où : Elle se les est lavées.
Je voudrais savoir si le participe passé dans la phrase suivante s’accorde ou non :
"En foi de quoi la présente attestation lui est délivré(e) pour servir et valoir ce que de droit".
Quel est donc l’accord du PP "délivré" dans cette phrase ?
le participe passé s’accorde dans ce cas-là en genre et en nombre avec le sujet de la phrase passive qui est "attestation", on écrira :"En foi de quoi la présente attestation lui est délivrée pour servir et valoir ce que de droit".
La regle dit que l’auxilliaire etre s’accorde TOUJOURS en genre et en nombre. la presente attestation, feminin, lui EST delivree.
c’est ELLE qui est délivrée : avec l’auxiliaire être, on accorde !
Il faudrait renoncer définitivement à faire croire à cette règle qui n’existe pas, à savoir "Avec l’auxiliaire être, on accorde le participe passé avec le sujet".
Si vous le permettez, je donne, dans la page en référence, des exemples montrant que la présence ou non de l’accord permet de comprendre le sens d’une phrase.