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LE TRETEAU DES DEUX TOURS : LE MALADE IMAGINAIRE

Durée de la pièce : 1h30 environ

Mise en scène : Joanick Jullien

Assistante : Fabienne Marche

Costumes : Annick Bourdin, Marie-Claude Pedro

Décors, lumières et son : J-François Melon, Albert Jung

Avec : Djohra Aberbour, Annick Bourdin, Pauline Daraignez, Muriel Folio, Véronique Griffon, Gérard Griffon, Joanick Jullien, Christophe Petit, Pierre Prévost, Patrick Piochaud, Jean-Paul Vignon

Nous avons assisté, mercredi 30 novembre 2012 à 20h30, au théâtre des Jacobins, centre-ville de La Rochelle, à la représentation théâtrale du Malade Imaginaire, (ré)adaptée d’une manière moderne par la compagnie du Tréteau des Deux Tours, et faisant écho à l’actualité, notamment le scandale du Mediator, montrant qu’en 338 ans, peu ou rien n’a réellement changé. Mais tout d’abord, un peu d’histoire.

Ecrite en 1673, cette pièce satirique garde toute son actualité. « Le Malade imaginaire », est une comédie de caractère dépeignant les extravagances d’un bourgeois hypocondriaque, Argan. Molière y exploite tous les procédés comiques de la farce. Quand Molière écrit : « les hommes meurent de leurs remèdes, et non pas de leurs maladies... », l’exemple du scandale du Médiator nous apparaît directement en mémoire. A l’aune de Molière, les soignants et les soignés sont aussi coupables les uns que les autres de cette mascarade. Mais le rire et le plaisir sont souvent les grands vainqueurs.
Cette pièce de théâtre a été adaptée et réadaptée à maintes reprises. La pièce suit la trame originale et se déroule acte après acte sans anicroches. La mise en scène de l’auteur évolue pour nous délivrer un spectacle surprenant mais prévisible.

Personnellement je suis resté mitigé à la fin de cette pièce. Même si la mise en scène est très bonne, la pièce de théâtre s’est plutôt transformée au fil de la représentation en comédie musicale « Broadwaisienne ». Certes la mise en scène se voulait « fidèle » à l’originale, la pièce écrite par Molière étant une comédie-ballet, mais la chanson a trop pris le pas sur la comédie, de telle sorte que l’effet donné est plus du remplissage qu’autre chose, desservant la comédie ; certaines chansons s’éternisant plus que nécessaire tel un train sans fin, notamment la reprise de « Oh Happy Day » interminable. Du côté du jeu des lumières, des ombres, des objets et des décors, cela reste sobre mais efficace ! Les jeux des acteurs et des actrices sont inégaux, mais il faut garder à l’esprit que la plupart d’entre eux sont bénévoles, la prestation reste donc très honorable et surtout sincère. L’occupation de l’espace ainsi que la diversification des éléments est bien organisée. L’arrivée des comédiens sur la scène côté cours puis disparaissant côté jardin, ou inversement, est bien jouée.

Les actes s’enchaînent avec fluidité, l’histoire reste claire même pour un public n’étant pas habitué à Molière. Une bonne pièce de théâtre tout de même, très amusante.

Vincent MARIET