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A propos de l'auteur

  • Valérie PEREZ

    Fondatrice de ce site et auteur de la majorité des articles mis en ligne.
    Professeur agrégée et docteur en philosophie.

Publié aux éditions du ROUERGUE en 2008.

Publié en 2002 et réédité en 2008.

Benjamin est un adolescent de 12 ans dont les parents sont divorcés. C’est l’été. Il part en randonnée avec son père. Mais le jeune homme n’est pas très enthousiaste… l’idée de se retrouver seul avec son père ne l’enchante pas. Cependant, il n’a pas le choix : il lui faut mettre le gros sac sur le dos et enfiler ses chaussures de marche.

S’il a bien quelques reproches à faire à son père, c’est surtout un monde d’incompréhension qui les éloigne l’un de l’autre. Mais peu à peu, au gré des rencontres et des chemins de traverse, ils vont se retrouver, ou plutôt, se trouver.

Le roman est écrit à la première personne. C’est Benjamin qui raconte, livrant aux lecteurs ses sentiments d’exaspération, ses doutes, ses rancœurs mais aussi, petit à petit, ses joies et ses plaisirs tout au long de cette randonnée à travers la France. Il faut dire que la marche facilite l’introspection, et ces rêveries d’un promeneur pas vraiment solitaire nous plongent habilement dans l’univers tourmenté de l’adolescence.

L’une des forces du roman est que le lecteur a l’impression, lui aussi, de cheminer à travers champs avec un ami qui se confie à lui.

Très bien écrit, Kilomètre zéro plaira tout autant aux adolescents qu’aux adultes. Aux premiers, il permet de se sentir moins seuls, de se sentir compris, de se retrouver. Vincent Cuvellier sait mettre des mots sur les doutes, les craintes, les ressentiments. Aux seconds, il offre un regard plein de tendresse et d’indulgence sur l’adolescence, regard qui permet aux parents de mieux comprendre les changements qui s’opèrent en leurs enfants.

Mais ce n’est pas un traité de psychologie ! Kilomètre zéro se lit avant tout pour le plaisir !

Lire Kilomètre zéro au collège ou au lycée :

Quelques pistes pour élaborer une séquence en classe de Quatrième ou de Troisième.

L’enseignant peut proposer ce roman de Vincent Cuvellier en lecture cursive sans exiger de ses élèves un travail particulier, si ce n’est peut-être de le présenter à l’oral pour donner envie aux autres élèves de le lire.

On peut aussi l’étudier dans le cadre d’une séquence de littérature. Rien de mieux pour donner le goût de la littérature que de faire lire aussi des œuvres qui sauront toucher les adolescents, d’y entrer vraiment comme l’on entre dans un roman « classique ».

  • Un roman écrit à la première personne

    L’étude de l’écriture à la première personne permettra de montrer comment l’auteur nous entraîne dans les pensées du narrateur. Tout est raconté du point de vue de Benjamin d’où l’emploi du pronom « je » et du présent de l’indicatif à valeur de présent d’énonciation qui nous permettent de suivre l’itinéraire du jeune garçon, tant du point de vue du cheminement de ses pensées que de son avancée en direction des Pyrénées.
    Cette écriture de l’instant donne au lecteur une posture particulière. D’abord témoin et confident, il s’identifie également à cet adolescent qui fait l’expérience de l’autre, de cette altérité si proche de lui et si loin en même temps.

    En classe, l’étude de certains chapitres du roman permettront de mieux appréhender cette écriture, d’analyser son fonctionnement, non seulement pour permettre aux élèves de mieux comprendre le texte mais également pour se l’approprier en se lançant à leur tour dans des projets d’écriture.

    Ainsi, on s’intéressera aux marques de l’oralité qui caractérisent cette écriture de la confidence. L’on peut en effet remarquer que le langage tend parfois vers le familier, notamment lorsque l’exaspération de Benjamin est à son comble : « j’aimerais bien qu’il parle plus du tout, qu’il devienne muet, que pendant un mois on dise pas un mot, on se regarde pas, on se sourit pas, on marche, tout droit, sans rien faire d’autre. » On notera bien sûr l’absence de la première partie de la négation (ne) mais aussi le rythme allongé de la phrase, grâce à la succession des propositions indépendantes, rythme qui nous donne une idée de celui de la marche, tout en conférant au texte une certaine oralité qui caractérisera dans l’œuvre le langage de l’adolescent.

    Mais l’écriture romanesque de Vincent Cuvellier est loin d’être uniforme : jouant avec les mots, il emmène aussi son lecteur sur les sentiers de la poésie, comme ici, au détour d’une rencontre avec la nature, la nuit et les étoiles où l’on peut lire au « kilomètre 85 » cette impression : « De temps en temps, un éclair déchire la nuit. Juste un éclair, sans rien d’autre, sans vent, sans orage, sans pluie, sans rien. La lune aussi profite de la nuit. » (p. 59)
    L’auteur excelle dans l’écriture de l’impression, de la sensation, du ressenti. A chaque page, le narrateur saisit l’instant pour dire une émotion : tantôt triste, tantôt joyeux, parfois agacé ou encore ému, il nous promène au cœur des sentiments humains et se confie parfois passant ainsi du journal de randonnée au journal intime.

    La distance parcourue à travers les campagnes et les villes réussira-t-elle à réduire celle qui sépare un père de son fils ?

  • Oralisation du texte

    Les nombreux dialogues qui ponctuent le roman font du lecteur le témoin de cette relation. Ils facilitent également la lecture et sont souvent pleins d’humour. Car la randonnée n’exclut pas les rencontres, le mystère et les situations cocasses, comme lors de cette scène où, au petit jour, le père de Benjamin affronte en slip un troupeau de vaches un bâton à la main !

    L’enseignant pourra saisir ces moments de dialogue pour faire lire les élèves à voix haute et faire réécrire certaines scènes sous la forme de dialogue de théâtre pour les faire jouer. D’autres passages du roman pourront être lus comme des monologues. On demandera alors aux élèves d’émettre des hypothèses sur le ton que l’on peut employer pour la lecture. Il leur faudra ainsi relever des mots du texte pour justifier leur interprétation. C’est une façon de leur montrer que lire c’est aussi interpréter. Par ailleurs, toutes les activités qui permettent de s’approprier le texte sont à privilégier pour construire la culture littéraire de nos élèves.

  • Produire un texte

    Nos deux randonneurs font de nombreuses rencontres. Pourquoi ne pas en inventer une nouvelle ? L’enseignant pourra proposer une situation d’écriture à ses élèves ou leur demander d’en choisir une. Ce choix se fera en collectif à l’oral. Il permettra aux élèves d’exprimer leurs choix, car une séquence de littérature doit aussi permettre de développer des compétences de communication et d’argumentation.

    Présentation de l’éditeur :

    Voilà des mois que son père ne lui parle plus que de ses mauvaises notes en maths, quand ils partent pour trois semaines de randonnée, sac à dos sur les épaules. Une idée super nulle, pense Benjamin. Traverser la moitié de la France à pied, pour quoi faire ? Dormir dans la même tente que son père qui pue des pieds et ronfle ? Mais les kilomètres passent, et Benjamin finit par ne plus s’ennuyer. Marcher au même pas que son père, discuter avec lui dans la nuit, manger des patates à la braise... Comme deux vieux loups solitaires qui auraient plein de choses à partager.

  • Pièces jointes