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Critique musicale "Munia" de Richard Bona

Fils de l’altermondialisme, Richard Bona prit le petit monde du jazz ethnique à contre-pied lorsque sortit son premier album (Scenes from My Life, 1999).

Suavité et joliesse d’une voix tout entière au service d’une musique joyeuse, le bassiste et chanteur, ancien élève de Jaco Pastorius, sideman de Joe Zawinul ou directeur musical de Harry Belafonte, transformait l’essai deux ans plus tard, grâce à Reverence, fusion bien tempérée d’un élégant jazz-rock et de sensuelles racines africaines.

On aime tout chez Bona : l’histoire d’un enfant de l’Afrique de l’Ouest tirant sur des câbles de freins de vélo à défaut de cordes de guitare, le périple d’un prodige qui, en chemisette estivale, se frotte dans l’hiver parisien à Didier Lockwood ou Manu Dibango, qui cachetonne à New York pour Harry Connick Jr. et George Benson.

Mais ce qu’on apprécie, et jusque dans cette nouvelle production, c’est sa capacité à rendre compatible la sophistication d’un jazz pour salon de musique avec le caractère profondément intimiste d’un chant étonné d’enfant en découverte.

Lorsqu’il est seul, Bona adore manifestement tripoter les consoles, mêler sa voix et le clapotis de percussions de poche ou une basse jamais démonstrative. Et (très) bien accompagné, l’Africain offre en permanence ce pont rêvé entre plusieurs univers musicaux. Certes, Salif Keita ou le saxophoniste Kenny Garrett lui rendent une visite amicale. Mais ce sont bien les mots de Bona (une femme s’en va, une femme illumine, et gronde la terre des ancêtres) qui séduisent. Et les climats du chanteur, et son évident humanisme, qui constituent le ciment du disque.

Bibliographie : "Le Jazz-Rock Africain"

- Mondomix (Musique et cultures dans le monde) "Générations Afriques"

- Mondomix "au cœur du rock africain"

- L’épopée de la Musique Africaine (Florent Mazzoleni)