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A propos de l'auteur

  • Oriane Careme

    Étudiante en 3ème année de licence de Lettres modernes à l’université de La Rochelle.

Accueil || Licence de Lettres || Tocqueville || Pourquoi les américains se montrent si inquiets au milieu de leur bien-être

Tome II deuxième partie , chapitre XIII (p 190-194)

Dans ce chapitre Tocqueville, en observant le comportement quotidien des américains révèle l’impact de l’égalité sur le bonheur.

L’homme américain est obnubilé par son bien-être matériel. Il cherche toujours à avoir plus et « songe sans cesse aux biens qu’il n’a pas ». Or, à force de toujours poursuivre cette quête « inutile d’une félicité complète qu’il fuit toujours », l’homme devient un personnage inconstant sans cesse en agitation. Mais inconstance peut-elle coïncider avec égalité puisque celle-ci est synonyme d’uniformité et donc de constance ? Ici ces deux notions semblent parfaitement contraires et montrent d’ors et déjà la faiblesse de la démocratie. Mais celle-ci ne constitue pas le seul problème et l’on peut voir que la notion d’égalité elle-même peut-être remise en questions. En effet, de même que celle-ci s’oppose au caractère naturel des hommes qui le pousse vers l’abondance de biens, elle se limite également elle-même.
L’égalité prône le fait que les individus sont égaux et qu’aucun d’eux n’est supérieur à un autre. Tous les hommes se voient alors capables d’exécuter de grandes choses et de « concevoir de vastes espérances ». Mais tout en attisant l’espoir chez les citoyens démocratiques, l’égalité crée parallèlement la compétition entre eux, l’illusion et pour finir la déception. Ainsi les hommes seraient constamment déçus de ne pas avoir pu toucher, même de loin, ce qui constituait leur rêve. Ici, Tocqueville rejoint le principe de liberté qui serait également la cause de leur mal-être .En effet, le comportement des hommes, si peu propice à l’égalité, provient au départ du fait qu’ils sont libres de penser et d’agir comme ils l’entendent et, par conséquent, libres d’aspirer à de grandes choses. Ainsi, la jouissance matérielle et la liberté dont disposent les hommes dans la société démocratique est clairement opposé à l’égalité, qui ne semble pas pouvoir fonctionner à cause de l’instinct naturel des hommes. Quand bien même ceux-ci approcheraient de près l’égalité parfaite, Tocqueville rappelle que « il resterait encore l’inégalité des intelligences ».
Ainsi, l’égalité et les autres principes qui l’accompagne font naître chez les individus des instincts contraires à ce qu’elle aspire en réalité et se pose ici comme une illusion, un but impossible à atteindre qui amène l’inquiétude, la frustration et ainsi le mal être chez les citoyens.