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  • (|ptobr)

Monuments men, est dans les salles depuis le 12 mars 2014. Ce long métrage fut réalisé par George Clooney et propose un casting fameux : George Clooney lui-même, Matt Damon, Bill Murray, Cate Blanchett, Jean Dujardin, etc. Monuments men mêle genre historique, aventure, et guerre.

Synopsis

La plus grande chasse au trésor du XXe siècle est une histoire vraie. Monuments men est inspiré de ce qui s’est réellement passé. En pleine Seconde Guerre mondiale, sept hommes qui sont tout sauf des soldats – des directeurs et des conservateurs de musées, des artistes, des architectes, et des historiens d’art – se jettent au cœur du conflit pour aller sauver des œuvres d’art volées par les nazis et les restituer à leurs propriétaires légitimes. Mais ces trésors sont cachés en plein territoire ennemi, et leurs chances de réussir sont infimes. Pour tenter d’empêcher la destruction de mille ans d’art et de culture, ces Monuments Men vont se lancer dans une incroyable course contre la montre, en risquant leur vie pour protéger et défendre les plus précieux trésors artistiques de l’humanité…

Un sujet atypique

George Clooney avait choisi un sujet intéressant, peu traité dans le genre cinématographique. Dans son œuvre, il présente l’importance de la culture européenne, et la volonté des nazis de s’accaparer toutes les plus belles œuvres d’art. Cela peut faire référence à l’art dégénéré. En effet, l’art héroïque, gréco-latin, a symbolisé l’art racial pur, la libération de la corruption alors que tout art moderne allait à l’encontre de la Beauté classique. Voilà pourquoi sont détruits des milliers d’œuvres d’art, et volé des chefs-d’œuvre pour la collection personnelle d’Adolf Hitler. Monuments men met en scène des hommes prêts à tout pour sauvegarder les œuvres du patrimoine européen, afin de conserver notre culture.

Un humour déplacé ?

Monuments men propose un casting d’acteur comiques incarnant un sujet sérieux. Il en résulte un humour assez lourd, quelque peu déplacé qui peut parfois procurer un malaise chez le spectateur. Monuments men, oscille sans cesse entre la comédie et le drame sans trouver le ton adéquat.

Une combinaison de clichés

Qu’un des monuments men prenne enfin conscience des erreurs commises pendant son existence et décide de se sacrifier pour une œuvre d’art passe encore. Que ses compagnons décident coûte que coûte de retrouver cette statue afin d’honorer sa mémoire, et parviennent à leur fin est encore acceptable. Cependant, le fait qu’une bibliothécaire particulièrement froide et peu avenante tombe sous le charme du beau Matt Damon sous les traits d’un bel officier américain tient du lieu commun. Le nom du français lui-même : « Jean-Claude » est un cliché. De plus, la parité n’est pas réellement respectée dans ce film. Si l’on s’en tient aux faits historiques, de nombreuses femmes se sont battues et ont participé à la sauvegarde du patrimoine culturelle. Or, ici elles ne sont représentées que par la célèbre Kate Blanchett. Monuments men est donc décevant de par son aspect prévisible et la combinaison des clichés présents dans le film.

Monuments Men ou le culte des Etats Unis...

Monuments men réécrit la seconde guerre mondiale avec un patriotisme américain envahissant en minorant le rôle joué par les Alliés dans la protection de certaines œuvres. Pour preuve, les monuments men sont presque intégralement composés d’américain, à l’exception d’un français. En effet, George Clooney a eu la bonté de proposer un rôle au très réputé Jean Dujardin, qui, cependant n’est pas d’une utilité grandiloquente, et trouve la mort au bout de trois quarts d’heure de film environ. Ironique que le seul français du film disparaisse si rapidement, n’est-ce pas ?

De plus, l’image donnée des françaises est plus que limite : lorsque les hommes américains sont à Paris, ils oublient leur femme pour s’abandonner dans les bras des françaises.

Quelques amertumes donc, qui pourraient mettre en exergue une certaine rivalité américano-française. Enfin, une des dernières scènes présente dans ce long métrage a attiré notre attention : celle où le drapeau américain trône fièrement au dessus de la grotte, narguant les soldats russes, arrivés trop tard pour stopper les américains. C’est ici encore un règlement de compte implicite, un pied de nez présentant les américains comme les grands vainqueurs.

Y aller... à reculons !

Recommander ce film ? Certainement pas ! Si l’ennui vous guette, pourquoi pas. En soi, ce long métrage n’est pas désagréable et se laisse regarder. Cependant, ne vous attendez pas au film du siècle. De par son sujet admirable qui méritait finesse, subtilité et gravité, George Clooney nous déçoit par son grand spectacle hollywoodien. Certes, le sujet est fort. Il est malheureusement abordé sur un ton si léger, voire humoristique, que le film perd en crédibilité historique.

Beaucoup de bruit pour rien ? Après la Trilogie Ocean (Ocean’s Elven, Twelve et Thirteen), Confessions d’un homme dangereux et Syriana, Clooney et Damon signent leur sixième collaboration. Le renouvellement du duo Clooney-Damon laissait donc présager le meilleur. De plus, Clooney avait déjà réalisé des films à succès tels Les Marches du pouvoir ou Good night and good luck.

Monuments men ne restera donc pas dans les mémoires ni comme le plus grand film du siècle, ni comme le plus réussit de George Clooney.