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A propos de l'auteur

Dans le cadre des Chantiers des Francolies, nous avons rencontré Carima Amarouche, alias Karimouche. Une artiste française hors des sentiers battus ! Morceaux choisis.

Bonjour... Karimouche, tu n’es pas présente sur le programme des chantiers cette année, mais alors que fais-tu ici ?
J’ai fait le Chantier des Francos il y a trois ans, cette année je suis ici en tant qu’ « intervenante » pour rencontrer les nouveaux groupes qui font, finalement, la même que nous lors de notre passage. C’est donc un genre de témoignage. Je suis là pour répondre à des questions éventuelles, concernant leur avenir, la tournée… Le travail des Chantiers m’intéresse énormément. C’est une expérience très riche pour le développement des artistes.

Quel souvenir gardes-tu du Chantier ?
J’en garde un super souvenir. C’était le début, on n’avait fait seulement quelques dates, dans des petits lieux… depuis un an. Le fait de faire les Chantiers nous a permis d’approfondir notre travail : les professionnels répondent à des questions que tu ne te poses pas forcément tout seul… Sur les filons du métier, tout ce qui est édition, maison de disques, les collaborations avec les uns et les autres. Après, à chacun son histoire, moi je suis intermittente depuis 1998 donc je connaissais déjà le métier, puisque je suis costumière. Je suis conscience que le travail artistique, que ce soit les lumières, la mise en scène, le son... est extrêmement important, et c’est quelque chose que l’on fait ici, au Chantier. Il y a beaucoup d’artistes qui ne travaillent pas ça au départ, ça permet d’anticiper les petits problèmes que tu peux avoir. Les interviews, par exemple, ça a toujours été un problème pour moi. On joue devant un public, ça aide pour la confiance en soi, c’est un travail constructif !

T’as t-on déjà comparé à Zaz ?
Cette comparaison m’agace un peu. La seule chose qui peut nous lier, c’est notre voix cassée… Sinon on a rien à voir l’une avec l’autre, je ne fais pas du tout du Zaz. A partir du moment où t’as de la gouaille, on t’assimile forcément à ce genre d’artiste. Si j’avais vendu 500 000 albums, on aurait comparé Zaz à Karimouche ! Je pense qu’elle a une plus belle voix que moi, sa voix est plus travaillée, elle a fait le Conservatoire et n’est donc pas autodidacte. Je déteste ces textes, qu’elle n’écrit pas d’ailleurs ! C’est démago… mais ça tu couperas ! (Rires)

Tu n’as pas sorti d’album depuis longtemps. Pourquoi ?
Nous avons tourné pendant 3 ans, jusqu’en décembre 2011. Là, on travaille sur le nouvel album, mais c’est un vrai travail : il y a aussi le live à préparer, puisqu’il va sortir avant l’album. C’est un travail titanesque...et je ne suis pas Wonderwoman ! Pour l’instant on est que trois, c’est un choix, mais on ajoutera peut-être un musicien multi-instrumentiste... Il faut réfléchir sur tout : le visuel, les costumes. Mais ce qui demande le plus de temps, c’est d’écrire les chansons ! (rires) Et en ce moment, j’écris le deuxième album.

Et dans ta future tournée, tu aurais un idéal de scène ?
J’aime les petites salles, bien sûr aussi les grandes, mais une chose est sûre : je ne suis pas fermée aux petites structures. Je préfère faire plusieurs dates dans un même petit lieu plutôt que plusieurs dates dans un grand lieu. Parce que je viens de là... j’ai été dans le one woman show, les cafés-théâtres.
Y a des gens qui ont peur de la proximité avec le public mais moi non, c’est tout le contraire. Je me sens plus en sécurité dans une petite salle que dans une grande salle.

Gardes-tu le souvenir d’une scène en particulier ?
J’ai failli mourir cet été ! Au Paléo Festival, une énorme boule à facettes est tombée sur scène, j’ai continué à chanter et je m’en suis même amusé. C’était drôle mais effrayant. Les Chantiers ça aide aussi à improviser. J’aurai pu flipper et sortir de scène mais non... je me suis adressée au public en leur disant : si vous ne me connaissiez pas, vous allez vous souvenir de moi ! C’est un métier dangereux ! (rires)

Au delà de Karimouche, as-tu d’autres projets ?
Non, Karimouche c’est ma vie ! (rires) Non, évidemment j’ai d’autres projets. Je fais des voix pour les jeux vidéos et les dessins animés depuis longtemps... Je ne fais plus de cafés-théâtres, ni de costumes, car je me concentre.

T’arrive t-il de faire des collaborations avec d’autres artistes pour tes albums ?
Oui, pour l’écriture entres autres. Le premier album, je l’ai fait avec Jacques Chambon (Merlin dans la série Kaamelot !), et le deuxième avec Erwan du groupe Java et Magyd Cherfi de Zebda. Parfois j’écrivais avec eux, parfois seule. C’est des artistes que j’aime énormément, je trouve que c’est des belles plumes françaises. Magyd vient du même milieu que moi, immigré, alors ce qu’il écrit correspond aussi à ma façon de penser, c’est peut-être pour ça qu’on s’entend aussi bien. Il a été les oreilles extérieures de mon premier album.

Quel avis as-tu sur le téléchargement illégal, et Hadopi ?
Ecoutez bien, j’ai une bonne vanne là-dessus. Télécharger, c’est tuer un artiste, alors choisissez bien qui vous téléchargez ! (rires) Bien sûr que je suis contre. Après, télécharger des grands artistes à l’abri du besoin comme Mickael Jackson (même si je l’adorai !), Lady Gaga, Zaz ! c’est moins gênant que télécharger de jeunes artistes… Pour moi, c’est comme si tu allais dans un magasin pour voler. (Nous plaisantons avec elle sur le fait que Selah Sue ait fait une chanson également appelée « Raggamuffin » qui a fait un énorme carton) : Je l’aime bien. J’ai d’ailleurs non pas téléchargé mais acheté son album sur itunes ! Je trouve ça dommage de ne pas avoir l’objet CD. Enfin bref… il faut acheter !

A bientôt sur scène alors ?
Les prochains concerts sont prévus pour mars, avec de nouveaux morceaux. Le nouveau show, lui, sera prêt fin mai, avec beaucoup d’effets spéciaux, je travaille avec le mec qui a fait avatar ! (rires) Et bien sûr, je viendrai à la Rochelle.

Inès de la Grange
Nathan Aulin
Lison Lagroy