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  • (|ptobr)

Le synopsis est clair : Anne (Sandrine Kiberlin) fait semblant de vivre. Pour son troisième long métrage, Yves Caumon dépeint la vie d’une femme qui peine à rester en vie. Sans amis, sans amant, et surtout sans enfants… Il choisit de donner à son film une lenteur incroyable, comme l’est devenue la vie de cette femme après son deuil. Anne semble fâchée avec la vie, elle se laisse vivre –ou se laisse mourir- : sa seule activité étant son travail, peu épanouissant, et son seul petit plaisir semble être celui de cuisiner.

Un jour, sans savoir pourquoi, un grain de sable enraye son fonctionnement si minuté : une tourterelle, coincée dans ses murs, comme elle dans sa propre vie, vient lui donner un nouveau battement d’ailes.
On pense aux peintres impressionnistes par ce portrait délicat et doux. On peut trouver Sandrine Kiberlin trop absente, trop silencieuse. Elle est en fait à l’image de la situation : en suspens, pleine de pudeur et de retenue. Le non-dit, parfois étouffant, donne ici une grandeur certaine au film. La mise en scène est minimaliste, les silences sont très présents et sont parsemés de quelques notes de piano.

Yves Caumon nous montre qu’on peut parfois être libre (pouvoir bouger, faire tout ce qu’on veut), et être enfermé dans son propre corps. Avec cet hymne à sa muse Sandrine Kiberlin, cette « histoire d’une fille qui n’arrive pas à pleurer », le réalisateur n’a plus à douter de sa légitimité à écrire sur un sujet aussi brûlant.