Grammaire pour le bac de français

1/ « Appellerons-nous vils et couards les hommes soumis à un tel joug ? »

Transformez cette phrase interrogative en phrase déclarative et justifiez les transformations. (À noter que cette phrase est une interrogative totale car elle appelle une réponse par oui ou par non. Par exemple on pourrait répondre : oui nous les appellerons vils ou couards).

Correction :
« Nous appellerons vils et couards les hommes soumis à un tel joug. »

Justification :
• Disparition du marquage de l’interrogation.
• Rétablissement de l’ordre sujet + verbe : « nous appellerons ». Le sujet « nous » est antéposé (= mis avant) au verbe.
• Le point d’interrogation est remplacé par point final, lequel marque une intonation descendante.


2/ « Si deux, si trois, si quatre cèdent à un seul, c’est étrange, mais toutefois possible ; peut-être avec raison, pourrait-on dire : c’est faute de cœur. »

Transformez cette phrase déclarative en phrase interrogative directe et justifiez les transformations.

Correction :
« Si deux, trois ou quatre cèdent à un seul, est-ce, peut-être, avec raison, faute de cœur ? »
(À noter que cette interrogative que nous venons de créer est une interrogative totale car elle appelle une réponse par oui ou par non. Par exemple on pourrait répondre : Oui c’est faute de cœur si deux, trois ou quatre cèdent à un seul).

Justification :
• Passage de la modalité assertive à interrogative grâce à la locution interrogative « est-ce que… ? ».
• Restructuration syntagmatique pour faire porter l’interrogation sur le jugement « faute de cœur ».
• le point final est remplacé par un point d’interrogation. Tonalité ascendante.


3/ « Mais si cent, si mille se laissent opprimer par un seul, dira-t-on encore que c’est de la couardise ? »

Transformez cette phrase interrogative directe en phrase interrogative indirecte commençant par « je me demande ». Justifiez.
(À noter que cette phrase interrogative est une interrogative totale car elle appelle une réponse par oui ou par non. Par exemple on pourrait répondre : Oui ! C’est de la couardise.)

Correction :
« Je me demande si, lorsque cent ou mille se laissent opprimer par un seul, on dira encore que c’est de la couardise. » Attention les gens : on met juste un point final à la fin d’une interrogative indirecte.

Justification :
• Ajout du verbe déclaratif « je me demande ».
• Perte de l’inversion sujet/verbe « dira-t-on » → « on dira ». Le sujet « on » est antéposé (= mis avant) au verbe « dira ».

• Ajout de la conjonction de subordination « si ».
• Le point d’interrogation est remplacé par un point final. Donc tonalité descendante.


4/ « Est-ce lâcheté ? »

Transformez cette phrase interrogative en phrase déclarative et justifiez.
(À noter que cette phrase interrogative est une interrogative totale car elle appelle une réponse par oui ou par non. Par exemple on pourrait répondre : Oui ! C’est de la lâcheté !

Correction :
« C’est de la lâcheté. » ou « C’est lâcheté. »

Justification :
• transformation de la structure « est-ce » en C’est (c’ = ce) => ordre sujet verbe. Le pronom démonstratif « ce » (élidé en c’) retrouve sa place devant le verbe, comme c’est le cas dans les phrases déclaratives. De plus, « c’est », en grammaire, on l’appelle un « présentatif ».
• Le point d’interrogation est remplacé par un point final. Donc tonalité descendante.


5/ « Quel monstrueux vice est donc celui-là que le mot de couardise ne peut rendre ? »
Transformez cette phrase interrogative directe en phrase interrogative indirecte commençant par « je me demande » et justifiez.
(À noter que cette phrase interrogative est une interrogative PARTIELLE car elle appelle une réponse DÉTAILLÉE SUR L’UN DES ÉLÉMENTS DE LA PHRASE. Par exemple ici on pourrait répondre : Ce monstrueux vice, c’est l’habitude de se comporter en serf (un serf est quelqu’un qui, sous la féodalité, n’avait pas de liberté personnelle et avait l’obligation de travailler la terre de son seigneur).

Correction :
« Je me demande quel monstrueux vice est celui-là que le mot de couardise ne peut rendre. » Attention les gens : on met juste un point final à la fin d’une interrogative indirecte.

Justification :
• Introduction du verbe déclaratif « je me demande ».
• Maintien du déterminant interrogatif « quel » car on est dans une indirecte partielle (la portée de l’interrogation : elle porte sur le sujet de la phrase)
• Ordre syntaxique inchangé (pas d’inversion).
• Le point d’interrogation est remplacé par point final, lequel marque une tonalité descendante.


6/ « Nommerons-nous cela lâcheté ? »

Transformez cette phrase interrogative directe en phrase interrogative indirecte commençant par « je me demande ». Justifiez les transformations effectuées.
(À noter que cette phrase interrogative est une interrogative totale car elle appelle une réponse par oui ou par non. Par exemple on pourrait répondre : Non ! Nous ne nommerons pas cela lâcheté.)

Correction :
« Je me demande si nous nommerons cela lâcheté. »

Justification :
• Introduction du verbe déclaratif : « je me demande »
• retour de l’ordre sujet/verbe « nommerons-nous » devient : « nous nommerons ».
• Ajout de la conjonction de subordination « si ».
• Le point d’interrogation est remplacé par un point final, lequel amène une tonalité descendante.


7/ « Pour tous les vices, il est des bornes qu’ils ne peuvent dépasser. »

Transformez cette phrase déclarative en phrase interrogative directe et justifiez les transformations.

Correction :
« Pour tous les vices, est-il (=existe-t-il) des bornes qu’ils ne peuvent dépasser ? »
À noter que cette phrase interrogative que l’on a créée est une interrogative totale car elle appelle une réponse par oui ou par non. Par exemple on pourrait répondre : Oui, il est (=il existe) effectivement des bornes qu’ils ne peuvent dépasser.)

Justification :
• Passage de la phrase déclarative à la phrase interrogative par inversion du sujet (« il est » → « est-il »).
• Le point final est remplacé par point d’interrogation, lequel marque une tonalité montante.

Attention : la négation « ne » est conservée car elle appartient à la phrase initiale.


8/ « Deux hommes et même dix peuvent bien en craindre un, mais que mille, un million, mille villes ne se défendent pas contre un seul homme ! »

Transformez cette phrase exclamative en phrase interrogative directe et justifiez les transformations.

Correction :
« Deux hommes et même dix peuvent-ils bien en craindre un, mais mille, un million, mille villes ne se défendent-ils pas contre un seul homme ? »

Justification :
• Transformation globale de la phrase en question rhétorique.
• reprise complexe du sujet (deux hommes peuvent devient « deux hommes peuvent-ils)
• « peuvent-ils »
• « ne se défendent-elles pas »
• Le point d’exclamation est remplacé par point d’interrogation, lequel marque une intonation montante.


9/ « Les archers barrent bien l’entrée des palais aux moins habiles, à ceux qui n’ont aucun moyen de nuire, mais non aux bien armés qui peuvent tenter quelque entreprise. »

Transformez cette phrase déclarative en phrase interrogative directe et justifiez les transformations.

Correction :
« Les archers barrent-ils l’entrée des palais aux moins habiles, à ceux qui n’ont aucun moyen de nuire, mais non aux bien armés qui peuvent tenter quelque entreprise ? » (= interrogation totale)

Justification :
• Passage de l’affirmation à la modalité interrogative par inversion du sujet complexe : « barrent-ils ».
• Le point final est remplacé par un point d’interrogation. Intonation montante.


10/ « Il en a toujours été ainsi : cinq à six ont eu l’oreille du tyran, se sont approchés volontairement de lui ou ont été appelés par lui pour être les complices de ses cruautés et de ses vols, les compagnons de ses plaisirs, les complaisants de ses voluptés. »

Transformez cette phrase déclarative en phrase interrogative directe et justifiez.

Correction :
« En a-t-il toujours été ainsi que cinq ou six hommes ont eu l’oreille du tyran, se sont approchés volontairement de lui ou ont été appelés par lui pour être les complices de ses cruautés et de ses vols, les compagnons de ses plaisirs et les complaisants de ses voluptés ? » (C’est une interrogation totale car on peut répondre par oui ou par non).

Justification :
• Transformation par inversion de « il en a » en « en a-t-il ».
• Le point final est remplacé par un point d’interrogation, lequel marque une tonalité ascendante.


11/ « Ces six dressent si bien leur chef, qu’il devient, envers la société, méchant, non seulement de ses propres méchancetés mais en plus des leurs. »

Transformez cette phrase déclarative en phrase interrogative indirecte commençant par « je voudrais savoir » et justifiez.

Correction :
Je voudrais savoir comment ces six dressent si bien leur chef, qu’il devient, envers la société, méchant, non seulement de ses propres méchancetés mais en plus des leurs. Attention les gens : on met juste un point final à la fin d’une interrogative indirecte.

Justification :
• Passage de l’affirmation à la modalité interrogative par l’ajout de « je voudrais savoir comment »
• Maintient du point final.


12/ « Ce sont toujours quatre ou cinq hommes qui maintiennent le tyran. »

Transformez cette phrase déclarative en phrase interrogative indirecte commençant par « je me demande ».

Correction :
« Je me demande si quatre ou cinq hommes maintiennent toujours le tyran. »

Justification :
• Ajout de « je me demande » et de la conjonction « si ».
en tête de phrase.
• maintient du point final. Attention les gens : on met juste un point final à la fin d’une interrogative indirecte.


13/ D’où tire-t-il tous ces yeux qui vous épient, toutes ces mains qui vous frappent, s’il ne vous les emprunte ?

Transformez cette phrase interrogative directe en phrase interrogative indirecte commençant au choix par « je me demande », « je voudrais savoir », « on ignore » ou « il reste à savoir.

Correction :
Je me demande d’où il tire tous ces yeux qui vous épient, toutes ces mains qui vous frappent, s’il ne vous les emprunte. Attention les gens : on met juste un point final à la fin d’une interrogative indirecte.
Je voudrais savoir d’où il tire tous ces yeux qui vous épient, toutes ces mains qui vous frappent, s’il ne vous les emprunte.
On ignore d’où il tire tous ces yeux qui vous épient, toutes ces mains qui vous frappent, s’il ne vous les emprunte.
Il reste à savoir d’où il tire tous ces yeux qui vous épient, toutes ces mains qui vous frappent, s’il ne vous les emprunte.

Justification :
• Ajout de « je me demande » et de la conjonction « si ».
en tête de phrase.
• Rétablissement de l’ordre sujet -verbe : « il tire »
• Le point d’interrogation est remplacé par point final, lequel marque une tonalité descendante.


14/ Quel mal pourrait-il vous faire, si vous n’étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous-mêmes ?

Transformez cette phrase interrogative directe en phrase interrogative indirecte commençant au choix par « je me demande », « je voudrais savoir » « on ignore », « il reste à savoir ».
Attention : il s’agit s’une interrogative partielle. L’interrogation porte sur « quel mal », qui est COD de « pourrait vous faire ». Donc la réponse pourrait être « il pourrait nous affamer encore davantage, nous emprisonner durablement et séparer nos familles. »

Correction :
Il reste à savoir quel mal il pourrait vous faire, si vous n’étiez les receleurs du larron qui vous pille, les complices du meurtrier qui vous tue et les traîtres de vous-mêmes

Justification :
• Ajout de la tournure impersonnelle « il reste à savoir ».
en tête de phrase.
• Rétablissement de l’ordre sujet -verbe : il pourrait (au lieu de « pourrait-il »)
• Le point d’interrogation est remplacé par point final, lequel marque une tonalité descendante.


15/ N’est-il pas clair que les tyrans, pour s’affermir, se sont efforcés d’habituer le peuple, non seulement à l’obéissance et à la servitude mais encore à leur dévotion ?
Cette phrase de La Boétie est une interrogative totale. On pourrait répondre par oui ou non. Plus exactement on répondrait : Si, il est clair que les tyrans etc.

Transformez cette phrase interrogative directe en phrase interrogative indirecte commençant au choix par « je me demande », « je voudrais savoir », « on ignore », « il reste à savoir ».

Correction :
On ignore s’il est clair que les tyrans, pour s’affermir, se sont efforcés d’habituer le peuple, non seulement à l’obéissance et à la servitude mais encore à leur dévotion.

Justification :
• Ajout de « on ignore » et de la conjonction de subordination « si » (élidée en - s’-) en tête de phrase.
• Rétablissement de l’ordre sujet -verbe : « est-il »est devenu « il est »
• Le point d’interrogation est remplacé par point final, lequel marque une tonalité descendante.