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"À ciel ouvert", documentaire réalisé par Mariana Otero sur les enfants psychotiques.

À ciel ouvert

À ciel ouvert est un documentaire très sensible au titre poétique. Au premier abord, on pourrait croire qu’il s’agit d’un comte de fée. Mais lorsqu’on on voit Amina encadrée par la caméra et qu’on l’entend parler, tout devient clair : les "personnages principaux" seront des enfants avec des problémes mentaux.
La scène initiale avec la petite fille permet aussi à Mariana Otero de montrer le but de son documentaire : filmer ceux qui sont autour d’elle et tout ce qui entoure ces derniers. On voit aussi d’emblée que le duo Réalisatrice-Caméra aura un rôle de relief dans ce film : il sera, littéralement, l’instrument qui permettera au spectateur de voir l’enfant s’ouvrir petit à petit devant ses yeux. La curiosité du spectateur envers ces enfants, ou même envers un enfant en particulier, ne fait qu’augmenter tout au long du visionage. Le fait de montrer l’intérêt, tout comme l’absence d’intérêt, que certains ont montré envers la caméra, m’a donné au départ une sensation de réalisme.
Cependant, il ne faut pas oublier qu’il s’agit toujours d’un montage et, ainsi, il est inévitable de retrouver dans le documentaire, malgré tout, de la subjectivité. Le fait de vouloir à tout prix justifier le choix des scènes par une raison analytique a finit par me faire perdre, justement, la sensation de réalisme ressentie au début du documentaire. Cela montre, certes, qu’elle ne l’a pas fait à la va-vite, on voit qu’il s’agit d’un travail soigné, fait avec patience.
J’ai aussi apprécié le fait que, malgré le théme choisit, elle ne l’ait pas traité d’une maniére angoissante mais, au contraire, souvent attendrissante. On voit que le but principal a été celui de créer un lien entre le spectateur (surtout celui qui ignore tout ou beaucoup de ce monde et, inévitablement, en a peur) et les enfants psychotiques ou autistes filmés et, à mon avis, c’est réussi.
Il y a, cependant, quelque chose qui m’a un peu gênée : le fait de ne pas préciser dans le documentaire que la méthode employée et expliquée par les intervenants n’est pas la seule existente (par exemple, pour les autistes, il y a des nouvelles méthodes cognitivo-comportementalistes qui essaient de se mettre de plus en plus en place). Cela peut mener des gens très jeunes, ou tout simplement peu informées, à croire qu’il n’y a qu’une thérapie et théorie de la psychose et de l’autisme possible. Le fait de préciser briévement le contraire aurait évité de prendre, consciemment ou inconsciemment, un parti, et d’être ainsi plus objective dans son documentaire.