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A propos de l'auteur

  • Mélanie Boisson

    Étudiante licence de Lettres modernes à l’université de La Rochelle.

Accueil || Licence de Lettres || Tocqueville || Analyse du chapitre VI : "Du rapport des associations et des journaux"

Tome II, Partie 2, Chapitre VI

En Amérique, pour pouvoir défendre des idées qui apparaissent chez des minorités, on a souvent recours à la création d’un journal. Le journal est utile car il permet d’énoncer une idée et « de venir (la) déposer au même moment dans mille esprits ».
Si on possède des idées qui ne sont pas présentes chez la majorité, le journal devient un bon moyen pour lire des idées semblables aux nôtres. Ils permettent aux citoyens ayant les mêmes idées de pouvoir communiquer et serait donc un frein à l’individualisme qui éloigne les hommes les uns des autres.
_ Bien entendu, il existe des journaux qui vont vers « des entreprises forts inconsidérées » mais ceux-ci ne sont que minorités.
Les journaux permettent aux citoyens ayant des idées communes de pouvoir se trouver et « exécuter leur desseins ». Alors que les aristocratiques n’auraient pas besoin de journaux pour réaliser ces gestes, les démocrates ne sont pas assez puissants, puisque « petits et égaux ». C’est pourquoi le journal est un bon moyen de faire sortir des idées de l’ombre et permet la réunion des esprits.
_ Mais bien entendu, comme le dit Tocqueville, « Pour que chez un peuple démocratique, une association ait quelque puissance, il faut qu’elle soit nombreuse. » Le journal constituerait un bon moyen de réunir de nombreux esprits disséminer un peu partout sur le continent. Ils pourraient ainsi communiquer tous les jours par le biais du journal. C’est une des raisons pour laquelle il est indispensable dans une association.

Comme l’Amérique est le pays où il y a le plus d’associations, c’est aussi celui où il y a le plus de journaux. Mais on peu se demander pourquoi il y a tant d’associations en Amérique ?

_ Tocqueville énonce un autre principe de la société américaine : « le nombre des journaux doit diminuer ou croître chez un peuple démocratique, à proportion que la centralisation administrative est plus ou moins grande. »
L’exercice des pouvoirs locaux étant confier à un grand nombre d’hommes, qui changent régulièrement, ceux ci se sont établis en association. Il leur faut donc un journal qui les tient au courant des affaires publiques. Mais les pouvoirs locaux sont nombreux et gèrent chacun une portion de territoire. Les journaux vont donc se multiplier. L’augmentation du nombre de journaux est donc lié « au fractionnement extraordinaire du pouvoir administratif ». En effet, aux États-Unis, jusque dans chaque village, il existe des associations administratives.
Si on était dans un système politique semblable au système français actuel, les journaux seraient donc beaucoup moins nombreux.

_ Les européens ont une théorie beaucoup plus légère sur la prolifération des journaux, pour eux il suffirait de supprimer les impôts pour les journaux. Bien-sûr cela fait sourire Tocqueville.

_ Or dans un pays où l’égalité s’accroit de plus en plus, les hommes se sentent moins forts individuellement et donc ne peuvent pas exprimer une opinion tout seul. Il vont trouver un bon moyen à travers les associations et donc les journaux de mettre en place de nouvelles idées. Comme le dit Tocqueville pour conclure : « L’empire des journaux doit donc croître à mesure que les hommes s’égalisent. »
Les associations et les journaux ne seraient-elles pas un bon moyen de pouvoir combattre la tyrannie de la majorité ? Serait-ce le seul moyen pour la combattre ?