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  • Valérie PEREZ

    Fondatrice de ce site et auteur de la majorité des articles mis en ligne.
    Professeur agrégée et docteur en philosophie.

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To be concluded ...

Administration par Alizé Robert Dans le cinquième chapitre du Tome I, Tocqueville assimile l’administration à une « main qui dirige la machine sociale » (P. 126). Même si l’Européen remarque qu’elle est omniprésente aux États-Unis, il n’en connaît pas les auteurs ; il voit seulement son application. Pourtant, l’administration existe bel et bien : Le système américain repose sur la division de l’autorité entre plusieurs fonctionnaires, et attribue à chacun d’eux « tout le pouvoir dont il a besoin pour faire ce qu’on le destine à exécuter » (P. 127). C’est le cas notamment pour la commune de la Nouvelle-Angleterre, que Tocqueville compare à la commune de France : « dans la commune de France, il n’y a (…) qu’un seul fonctionnaire administratif, le maire (…), on en compte au moins dix-neuf dans le commune de la Nouvelle-Angleterre » (P. 129) : chacun de ces fonctionnaires agit dans un cercle d’action que la loi lui attribue. Le but de cette démarche est de diminuer la force d’autorité d’une nation, elle devient ainsi moins menaçante. Le pouvoir administratif étant attribué à plusieurs entités, il exclut une origine des lois unique, et par conséquent, une hiérarchie.

Association par Pauline Moinet Dans le quatrième chapitre du Tome I, Tocqueville expose la définition de ce droit en distinguant trois types dit « degrés » d’associations. Le droit d’association est comme le nom l’indique le droit de s’associer, s’assembler et dans le quatrième chapitre du Tome I, Tocqueville expose trois degré de ce droit. Ainsi l’on découvre premièrement qu’aux États-Unis, les citoyens s’associent dans « des buts de sécurité publique, de commerce et d’industrie, de morale et de religion » (p.288), les hommes dans ce cas-là font converger leurs esprits divergents dans un but commun. Dans un second « degré », il y a avec ce droit, le pouvoir de s’assembler, c’est à dire que les hommes se « réunissent en petites assemblées qui ne représentent qu’une fraction du parti », on peut donc situer ce second cas dans le domaine politique. Et il y a un tiers degré, où les hommes se réunissent pour former « un gouvernement dans LE gouvernement » (p.290).
C’est un droit aujourd’hui passé dans toutes les habitudes et les mœurs des Américains, et la liberté d’association est devenue même « garantie nécessaire contre la tyrannie de la majorité. »(p.291). Le droit d’association permet donc aux citoyens qu’ils « appliquent leur volonté et leur raison à faire réussir une entreprise commune ».

Cause première : une question de méthode parLisa Lucas Le verbe « Remonter » (p.69, chapitre II, tome 1, Folio). Le terme revient deux fois dans les deux premières pages du chapitre. Tocqueville propose de remonter le temps pour trouver les "causes premières", et le "point de départ" de la démocratie en Amérique. Il propose de remonter avant même la création du « germe » de la démocratie, en expliquant dans le cas présent, le phénomène de l’immigration. Tocqueville expose par ce terme la première étape de sa méthode d’observation ; viennent ensuite l’analyse et le problématisation.

Commune parFannyD’après Tocqueville,’’ il se forme de soi-même une commune ’’ (p.111, tome 1, folio). C’est grâce aux gouvernements communaux que l’homme est libre mais ’’ la liberté communale est chose rare et fragile ’’(p.111, tome 1). Le poids du gouvernement pèse sur elle, c’est pourquoi elle a du mal à déployer ses ails : ’’ elle se développe presque au sein d’une société demi-barbare’’ (p.112, tome 1) mais c’est dans la commune que la force des peuples libres réside : elle est ’’ le foyer dans lequel viennent se réunir les intérêts et les affections des hommes ’’ (p.140, tome 1). Ainsi, la commune possède une certaine liberté d’actions qui lui permet d’endosser des rôles à responsabilités : les communes sont alors, propices au développement démocratique. Le rôle du gouvernement communal et de l’administration en Amérique, est expliqué dans le chapitre V ( tome 1, folio) nommé Nécessité d’étudier ce qui se passe dans les états particuliers avant de parler du gouvernement de l’union.

Concentration (ou centralisation) des pouvoirs par Marine Lauret c’est une des principales caractéristiques de la démocratie. Elle « est une condition naturelle de l’état actuel des hommes », qui « tous conçoivent le gouvernement sous l’image d’un pouvoir unique, simple, providentiel et créateur ». (p. 400-401 du tome II). Un gouvernement où les pouvoirs sont concentrés « aime l’égalité et la favorise », « adore l’uniformité », « aime ce que les citoyens aiment, et il hait naturellement ce qu’ils haïssent » (p. 405 du tome II). Tocqueville analyse pourquoi les peuples démocratiques cherchent à centraliser les pouvoirs, quels sont les avantages et les inconvénients de cette concentration dans le chapitre suivant (chapitre IV, p. 407 à 414).

Confédération parValérie Pérez : la constitution donne au gouvernement fédéral « le droit de faire la paix et la guerre, le droit de lever les hommes et l’argent, de pourvoir aux besoins généraux et de régler les intérêts communs de la nation. » (Tome 1 page 241). Elle doit être formée d’hommes intègres car « si la cour suprême venait jamais à être composée d’hommes imprudents ou corrompus, la confédération
aurait à craindre l’anarchie ou la guerre civile. » (Tome I, page 234). Sur le sujet de la Confédération, voir également le chapitre 10 « Quelles sont les chances de durée de l’Union américaine ? - Quels dangers la menacent » de la deuxième partie (Folio Tome 1 p. 530-572).

Croyances dogmatiques ou idées principales par Emilie Devaux : Elles sont essentielles à la cohésion d’une société et sont en corrélation avec le fonctionnement démocratique ; « on ne saurait faire qu’il n’y ait pas de croyances dogmatiques, c’est-à-dire d’opinions que les hommes reçoivent de confiance et sans les discuter » (Folio Tome 2 p.20). Tocqueville considérant qu’une société n’est pas uniquement un groupe d’hommes mais la réunion d’êtres humains mus par une même volonté, une même idée, il ne peut y avoir de société « qui puisse prospérer sans croyances semblables, ou plutôt [il] n’y en a point qui subsistent ainsi ; car, sans idées communes, il n’y a pas d’action commune, et sans action commune, il existe encore des hommes mais non un corpus social » (Folio Tome 2 p.20). Le sujet des croyances dogmatiques, et plus particulièrement les croyances dogmatiques religieuses, est développé au chapitre 5 (Tome 2 p.36 à 47) : « les idées générales relatives à Dieu et à la nature humaine sont donc, parmi toutes les idées, celles qu’il convient le mieux de soustraire à l’action habituelle de la raison individuelle » (Folio Tome 2 p.36). Ainsi les idées principales sont indispensables à l’homme seul qui peut alors atteindre les vérités générales qui sont inaccessibles au « seul effort de sa raison » ; mais elles le sont aussi pour la société car elles permettent de lutter contre « l’esprit d’indépendance individuelle » qui tend à menacer la démocratie.

Égalité par Adèle Guicheteau Elle séduit car elle permet à chacun d’avoir l’ambition d’obtenir un jour une vie aisée. Mais elle bloque les libertés individuelles à la base du libéralisme : « Cette même égalité qui permet à chaque citoyen de concevoir de vastes espérances rend tous les citoyens individuellement faibles. Elle limite de tous côtés leurs forces, en même temps qu’elle permet à leurs désirs de s’étendre. » (Tome II, pages 191-192). De plus, elle n’est pas véritablement possible : « Un peuple a beau faire des efforts, il ne parviendra pas à rendre les conditions parfaitement égales dans son sein ; […] il resterait encore l’inégalité des intelligences [...] » (page 193)

Gouvernement fédéral par Oriane Carême Le gouvernement fédéral est un système qui se différencie des autres gouvernements ordinaires en ce qu’il « peut faire tout ce qu’on lui donne le droit d’exécuter ». Cela veut dire qu’il est libre mais dans un entourage limité puisque son pouvoir est restreint sur l’étendue des états fédérés constituant l’union. Le gouvernement fédéral dicte les lois à ses citoyens et s’occupe de les exécuter. « il a ses administrateurs à lui, ses tribunaux , ses officiers de justice et son armée. » Dans ce gouvernement, « plusieurs nations forment une ligue permanente et établissent une autorité suprême qui, sans avoir action sur de simples citoyens,comme pourrait le faire un gouvernement national, a cependant action sur chacun des peuples confédérés pris en corps ». Ici se révèle donc bien encore une fois la volonté de ralliement des peuples dans sa globalité grâce aux lois communes qui sont promulguées par cet état fédéral tout en gardant la notion capitale de liberté, exprimée par l’indépendance de chaque état confédéré dans l’application de certaines lois.(Ce qui distingue la constitution fédérale des états unis d’Amérique de toutes les autres constitutions fédérales, tome 1 p240 édition Folio)

Individualisme par Marine Lauret : c’est, selon Tocqueville, « un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à s’isoler de la masse de ses semblables et à se retirer à l’écart avec sa famille et ses amis ». La démocratie est un bon système de gouvernement dans le sens où il prône la liberté et l’égalité. Mais la démocratie conduit à l’individualisme, chaque citoyen « après s’être ainsi créé une petite société à son usage, abandonne volontiers la grande société à elle-même ». (p. 143 du tome II). « L’individualisme prend ses sources dans les défauts de l’esprit autant que dans les vices du cœur » (p. 144). D’après Tocqueville, « l’individualisme est d’origine démocratique, et il menace de se développer à mesure que les conditions s’égalisent » car les hommes se sachant tous égaux, n’ont pas d’intérêt à s’occuper de leur prochain et préfèrent ne s’intéresser qu’à leur personne. La démocratie, en créant cette notion d’individualisme chez l’homme, « le ramène sans cesse vers lui seul et menace de le renfermer enfin tout entier dans la solitude de son propre cœur » (p. 145). Tocqueville parlera de l’individualisme dans toute sa deuxième partie du tome II, en montrant comment les américains le combattent par des associations libres (chapitre IV) ou par des doctrines (chapitre VIII). Il l’envisagera aussi dans le reste de ce tome, car c’est une aberration pour lui de voir le citoyen refuser de s’intéresser à son pays, à son gouvernement, à sa société, à ses semblables.

Liberté par Mathilde BereauTocqueville parle de la liberté comme un art « On ne saurait trop le dire : il n’est rien de plus fécond en merveilles que l’art d’être libre » (De la démocratie en Amérique tome 1 p.360 Folio) en effet, « il n’y a rien de plus dur que l’apprentissage de la liberté. » (tome 1 p.360) et « ce n’est que quand elle est bien vieille qu’on peut connaître ses bienfaits » (tome 1 p.360) puisque à ses débuts, la liberté ne permet pas aux hommes de voir les avantages qu’elle offre. En Europe, la liberté est née en même temps que l’égalité « le goût et l’idée de la liberté n’ont commencé à naître et à se développer qu’au moment où les conditions commençaient à s’égaliser » (tome 2 p.141). En Europe, comme aux États-Unis, la liberté est étroitement liée avec l’égalité, « les hommes seront parfaitement libres, parce qu’ils seront tous entièrement égaux, et ils seront tous parfaitement égaux parce qu’ils seront entièrement libres. » (tome 2 p.137), c’est pour cela qu’ils « veulent l’égalité dans la liberté » (tome 2 p.141).

Mère-patrie par Fanny Gratton Ce terme apparaît dès le chapitre 2 (Tome 1, folio) et désigne le territoire américain, celui où l’on est né. Mais Tocqueville se sert également de ce mot pour désigner le pays colonisateur : ’’ à leur départ de la mère patrie, les émigrants n’avaient aucune idée de supériorité quelconque les uns sur les autres ’’ (p.72, tome 1, folio). La mère-patrie est celle qui ’’enfante’’ le peuple américain, celle qui le conduit à la démocratie, la liberté. Elle est comme la souche d’un arbre indéracinable, un socle où la patrie peut s’y reposer.
La patrie est aussi un mot important dans l’œuvre de Tocqueville : bien qu’elle soit en premier lieu le pays dont on est citoyen, elle demeure aussi une communauté d’individus solidaires dotés d’une même volonté : ’’ les premiers émigrants ont exercé sans doute une immense influence sur le destin de leur nouvelle patrie ’’(p.92, tome 1, folio).

Souveraineté du peuple par Nathalie Grossin ’’ En Amérique, le principe de la souveraineté du peuple n’est point caché comme chez certaines nations ; il est reconnu par les moeurs, proclamé par les lois ; il s’étend avec la liberté...’’ (Tome 1, chapitre IV, p 106-107). Ce dogme de la souveraineté du peuple, intimement lié à la démocratie, implique l’origine populaire du pouvoir. Le peuple, au sens de la somme de tous les individus qui le composent, détient le pouvoir, organise et contrôle l’Etat de manière directe ou indirecte selon les domaines. Il’’participe à la composition des lois par le choix des législateurs, à leur application par l’élection des agents du pouvoir exécutif ; on peut dire qu’il gouverne lui-même.’’ (p 109) Aux Etats-Unis ’’ la société y agit par elle-même et sur elle-même.[...]Le peuple règne sur le monde politique américain comme Dieu sur l’univers. Il est la cause et la fin de toutes choses ; tout en sort et tout s’y absorbe.’’(p 109). Ce principe a été systématisé par Rousseau dans son Contrat social en 1762 , oeuvre dans laquelle il va insister sur le fait que chaque individu possède une part de la souveraineté et joue un rôle dans l’administration de l’Etat.

Système communal par Lony Fouet ’Tocqueville commence son analyse des institutions politiques de la démocratie en Amérique par le système communal car il est d’une grande importance. En effet, "La commune est la seule association qui soit si bien dans la nature, que partout où il y a des hommes réunis, il se forme de soi-même une commune." Tome I, Chap V. Le système communal existe partout, et de façon naturelle. L’organisation communale permet de mettre la liberté à la portée de tout le monde d’où son importance primordiale. En effet, il crée l’esprit de liberté dans un système où le peuple est à la source des pouvoirs sociaux. Il est donc à relier au principe de la souveraineté du peuple ; cependant, il est difficile d’y maintenir la liberté de par son exposition aux invasions du pouvoir. C’est pour cette raison que, afin de perdurer, les systèmes communaux doivent se mêler aux "idées et aux habitudes nationales" et ainsi, mettent en péril la liberté communale.

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  • L’administration

    24 février 2012, par Alizé Robert

    dans le cinquième chapitre du Tome I, Tocqueville assimile l’administration à une « main qui dirige la machine sociale » (P. 126).
    Même si l’Européen remarque qu’elle est omniprésente aux États-Unis, il n’en connaît pas les auteurs ; il voit seulement son application.
    Pourtant, l’administration existe bel et bien : Le système américain repose sur la division de l’autorité entre plusieurs fonctionnaires, et attribue à chacun d’eux « tout le pouvoir dont il a besoin pour faire ce qu’on le destine à exécuter » (P. 127). C’est le cas notamment pour la commune de la Nouvelle-Angleterre, que Tocqueville compare à la commune de France : « dans la commune de France, il n’y a (…) qu’un seul fonctionnaire administratif, le maire (…), on en compte au moins dix-neuf dans le commune de la Nouvelle-Angleterre » (P. 129) : chacun de ces fonctionnaires agit dans un cercle d’action que la loi lui attribue. Le but de cette démarche est de diminuer la force d’autorité d’une nation, elle devient ainsi moins menaçante. Le pouvoir administratif étant attribué à plusieurs entités, il exclut une origine des lois unique, et par conséquent, une hiérarchie.

  • Germe

    23 février 2012, par Lisa Lucas

    p.71 t.1
    p.95-t.1
    Le germe est au XVII° siècle une notion assez neuve dans son sens figuré. Après une définition du germe agricole, le lecteur de l’édition de 1725 du Dictionnaire Furetière lit : « On s’en sert aussi dans le sens figuré. Elle développe en nous ce germe de droiture & de justice que la Nature y a mis ».
    Au XVIII° siècle, Tocqueville ne l’utilise pas uniquement pour symboliser l’accroissement de la « droiture » et la « justice » mais pour toute forme de croissance, peut-être même que le terme aurait prit une connotation péjorative car il s’en sert pour la détestable aristocratie.
    Il observe les institutions florissantes pendant son temps et en cherche les germes, ou les causes dans le passé.
    C’est ainsi que le germe de l’aristocratie « ne fut jamais déposé » dans l’État social grâce à l’égalité.

  • L’intérêt bien entendu

    21 février 2012, par Alison Toualbia

    La doctrine de l’intérêt bien entendu atteint ses objectifs en utilisant l’intérêt personnel. C’est de cette manière indirecte qu’elle conduit à la vertu. Tocqueville affirme à la fois que le peuple américain n’est pas vertueux et que la vertu est essentielle en Amérique. Cette contradiction se résout si l’on comprend que la vertu propre à la démocratie peut résulter de l’action de la société sur elle-même.
    En effet, le chapitre VIII de la deuxième partie du volume s’intitule « Comment les Américains combattent l’individualisme par la doctrine de l’intérêt bien entendu ». Il montre en fait qu’entre le strict intérêt individuel et le désintéressement figure l’« intérêt bien entendu » répondant à la fois aux intérêts particuliers et à l’intérêt général.
    « la doctrine de l’intérêt bien entendu empêche peut être quelques hommes de monter fort au dessus du niveau ordinaire de l’humainité ; mais un grand nombre d’autres qui tombaient au-dessous la rencontrent et s’y retiennent. Considérez quelques individus, elle les abaisse. Envisagez l’espèce, elle l’élève. » (Tome 2, p 176).
    Deux raisons permettent de comprendre en quoi ce principe d’action est particulièrement bien adapté aux sociétés démocratiques. Premièrement, le poids des intérêts matériels faisant, il paraît hors de question de compter sur le développement d’un désintéressement pur sinon par la contrainte. Il faut donc rechercher une voie médiane dans laquelle l’intérêt individuel reste important. Dans la doctrine de l’intérêt bien entendu, l’individualisme n’est pas connoté de manière négative. Enfin, deuxièmement, chaque citoyen doit être libre d’entreprendre les activités auxquelles il aspire le plus. Il est donc important de persuader le citoyen des sociétés démocratiques que sa liberté dépend aussi de son engagement et de sa participation à la chose publique.