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A propos de l'auteur

  • PE2

    Professeurs des écoles stagiaire à l’IUFM de Poitou-Charentes.

Accueil || Actualités du livre || BEAUX LIVRES || Dans les fermes de notre enfance d’ Edouard Lynch

Publié aux éditions du Chêne (2007)

Thème : Histoire et actualité

Tout savoir sur le monde rural entre 1850 et 1950.

Description du livre :

Le livre est partagé en 5 grandes parties : les fermes et les dépendances ; le laboureur, sa femme et ses enfants ; la ferme des animaux ; les travaux et les jours ; jours extraordinaires à la ferme.

Chaque partie est composée d’images légendées et de textes.
Les images sont diverses : des photographies , des représentations illustrées d’époque, des dessins, des peintures, des photos retouchées. Ces illustrations pour certaines sont réalistes, tandis que d’autres étaient produites dans un but de propagande. Des gravures ou dessins représentants des objets de la ferme illustrent les marges des textes.

Chaque chapitre commence avec une grande illustration accompagnée d’un extrait de texte littéraire présentée sur une page en couleur.

Lire un livre documentaire répond à une curiosité, une envie de se distraire. Pour Dans les fermes de notre enfance,une autre source de motivation est une envie de retrouver des images liées à notre enfance ou au passé.
Le livre s’avère, en fait, porter sur l’époque de l’enfance de nos parents et de nos grands-parents. Il parle du monde rural de la fin XIX et du début XXè. En tant que lectrices, nous avons été séduites par la page de couverture et le titre qui offrent une perspective historique, poétique et documentaire.

Nous regardons le sommaire, puis tournons les pages au gré de nos envies. Notre attention se porte sur les images qui nous attirent.
Nous nous concentrons sur les images, puis les légendes et principalement les dates.
Parfois, certaines images nous retiennent davantage notre attention, et alors nous nous penchons sur le texte pour en savoir plus.

Nos impressions :

Le livre montre bien les oppositions entre la ville et la campagne, et les volontés du début du XXè de moderniser les campagnes. L’auteur porte même parfois un regard nostalgique sur cette époque.
Un décalage important apparaît entre le côté idéal de la ferme ( les jeux des enfants, la famille soudée...) les avancées technologiques et la réalité présentée. Celle-ci, attribuée au début du siècle a en effet perduré jusque dans les années 80. Ce point pourrait nuancer le sentiment nostalgique.

  • Analyse du document :

    Nous accédons facilement à la lecture du texte car les images nous appellent par leur beauté et leur variété. Le texte apporte beaucoup d’informations, dans un style fluide et entraînant, ce qui permet de séduire rapidement le lecteur. Le documentaire est également réaliste, il présente des connaissances précises sur la ferme et le mode de vie des paysans.

  • Comment le texte et l’image se complètent-ils ?

    L’image est plus parlante une fois le texte lu. Certains points ressortent d’avantage. En retour, l’image permet de se remémorer les éléments trouvés précédemment dans le texte.

    Exemple p68-71 :

    Première lecture d’image avec la légende :

    _On est dans une ferme, on accueille quelqu’un. Le lecteur croit comprendre que les relations entre paysans et propriétaire sont particulières (dominant/dominé)

  • Lecture du texte :

    Beaucoup de précisions sont apportées, notamment sur la crainte de la visite du propriétaire, sur l’écart entre le vécu réel des paysans et la propagande ; d’un côté le propriétaire semble hautain, de l’autre on fait croire à de bons rapports. C’est que le propriétaire, homme de la ville, doit être bien vu par la société bourgeoise ; on ne veut pas savoir qu’il ôte le pain de la bouche des paysans : la haute société s’auto-valorise.

    Retour à l’image :

    Nous identifions clairement la situation. Nous donnons du sens aux visages pincés des paysans, au propriétaire qui tend la main pour récupérer son dû, ou à cet autre propriétaire qui regarde avec dédain, du haut de son cheval, le paysan lui expliquant l’avancée du travail.

    Exemple p56-57

    Première lecture d’image :

    Un regard sur la légende permet de mieux identifier l’image. Cependant p.57 nous observons un décalage entre la légende et l’image : à l’expression de son visage, nous pourrions penser que l’enfant travaille, et que c’est un fardeau. Au contraire la légende oriente le lecteur vers la notion de jeu, de plaisir, et incite à la nostalgie. Sans analyse de l’image, le lecteur adhère à la légende, et lit la photo de la façon proposée par la légende.

  • Lecture du texte :

    Le texte prend du recul, et souligne le sentiment de plaisir de la vie à la ferme (extrait de roman qui dénote des souvenirs heureux) ; mais il souligne également les côtés contraignants, lorsque les enfants devaient aider les parents dans les durs labeurs. L’auteur effectue ainsi un balancement entre bons et mauvais côtés, et ne conduit pas à une opinion linéaire et bornée. C’est au lecteur de choisir !

    Présentation de l’éditeur :

    La simple évocation de la ferme suscite des impressions complexes, intimes et profondes, liées parfois à des souvenirs, mais plus encore à un vaste ensemble symbolique transmis par l’école, la littérature et toute une imagerie encore bien vivace (ne serait-ce que dans la publicité). Il n’est pas question ici d’écrire une histoire de l’agriculture, mais d’explorer un ensemble de représentations qui, entre 1850 et 1950, ont façonné notre imaginaire. Au travers d’images populaires, de tableaux pastoraux, de gravures des objets quotidiens et de descriptions littéraires, le livre parcourt tout ce qui compose cette ferme « idéale » : les lieux d’abord, puis les personnages et les animaux, et, enfin, les activités quotidiennes et les grands moments. Au-delà du plaisir de plonger dans cette iconographie charmante et nostalgique, on comprend que, si la ferme fait toujours partie de notre imaginaire, c’est parce qu’elle incarne l’idée d’une société traditionnelle harmonieuse, détentrice des « vraies » valeurs, lieu de réconciliation entre la nature et la civilisation, entre les bêtes et les hommes. Elle est l’humble théâtre, l’ultime refuge où peut encore s’épanouir le bonheur du genre humain.