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A propos de l'auteur

  • Pauline Augiron

    Étudiante en licence de Lettres modernes (2010-2013) à l’université de La Rochelle.

Accueil || Licence de Lettres || Tocqueville || Des effets particuliers que produit l’amour des jouissances matérielles dans les siècles démocratiques

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Analyse du CHAPITRE XI - "Des effets particuliers que produit l’amour des jouissances matérielles dans les siècles démocratiques" De la démocratie en Amérique" d’Alexis de Tocqueville : ajouter le Tome, la partie et les pages.

Tocqueville met en valeur dans ce chapitre l’existence d’une distinction entre les peuples aristocratiques et les peuples démocratiques en ce qui concerne leurs goûts pour les jouissances matérielles. Il commence dans un premier temps par aborder le cas du peuple aristocratique. Ce dernier, d’après notre auteur, se tourne vers les "jouissances matérielles" pour combler un manque ou bien un ennui qui serait dû à "la lassitude des affaires, l’excès de richesse, la ruine des croyances, la décadence de l’État". Tocqueville remarque d’ailleurs chez le peuple aristocratique une conviction vive ainsi qu’une volonté exaltée lorsqu’il s’agit des jouissances matérielles. Les aristocrates agissent alors avec la même conviction que celle qu’il mettait en œuvre dans leurs occupations passées.
On peut noter ici un paradoxe dans la réaction du peuple aristocratique. Il tranche avec ce qui a été construit pour se tourner vers le vice. On pourrait même qualifier ce comportement d’extrême.
Dans un deuxième temps, Tocqueville s’intéresse aux peuples démocratiques. On note d’emblée une opposition entre les deux peuples. En effet, en ce qui concerne le peuple démocratique, le bien être est une passion mais qui reste "contenue". Cette passion est mesurée et se traduit par l’insertion de quelques éléments à ceux du quotidien comme "ajouter quelques toises à ses champs, planter un verger, agrandir une demeure". Tocqueville explique que, même si ces objets sont de petite taille, "l’âme s’y attache". Ce trop fort attachement se transforme en quelque chose de négatif. Malgré leurs petites tailles, ces objets prennent une place de plus en plus importante dans le quotidien et dans l’esprit de leur propriétaire. Cela, explique Tocqueville, va jusqu’à ce que la jouissance matérielle se place entre l’individu et Dieu.
Dans un troisième temps, Tocqueville conteste le fait que le mauvais côté des jouissances matérielles ne s’appliquerait qu’aux "citoyens dont la fortune est médiocre" et qu’ainsi les plus riches se rapprocheraient des peuples aristocratiques. Selon lui, tous les citoyens ont des goûts à peu près semblables. Tocqueville souligne ainsi dans ce chapitre qu’une conformité s’est installée dans le peuple démocratique, et qu’il est difficile d’y échapper. Dans cette société, les plus riches veulent satisfaire tous leurs moindres besoins, mais sans basculer dans l’excès, ils agissent de façon raisonnable, en respectant une certaine mesure. "Ils ne se livrent à aucune grande passion désordonnée". Ce goût pour les jouissances matérielles ne s’oppose pas à l’ordre. L’ordre est même souvent nécessaire. Tocqueville écrit qu’il n’est pas non plus en opposition avec "la régularité des mœurs". La jouissance matérielle peut aller de paire aussi avec "la moralité religieuse". Certains biens matériels ne sont pas approuvés, "il en est dont la possession est criminelle". D’autres, cependant, sont permis par la religion et la morale. Le peuple démocratique se livre à ces biens autorisés, et ce, sans limite. Ils perdent de vue, en ce sens, les biens plus précieux, qui font "la gloire et la grandeur de l’espère humaine". Le reproche qu’émet Tocqueville par rapport au fonctionnement des peuples démocratiques est que l’égalité qui y règne absorbe les gens dans une recherche de jouissances matérielles. Par conséquent, on voit apparaître la création d’un "matérialisme honnête". Honnête, en effet, puisqu’il est approuvé par la religion et la morale, mais qui serait cependant néfaste pour ce peuple car il "amollirait leurs âmes".