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A propos de l'auteur

  • Valérie PEREZ

    Fondatrice de ce site et auteur de la majorité des articles mis en ligne.
    Professeur agrégée et docteur en philosophie.

Accueil || Actualités du livre || Romans et nouvelles || Roland Fuentès || Douze mètres cubes de littérature

Œuvre publiée aux Editions du Rocher (2003)

Roland Fuentès a gagné le Prix Prométhée de la Nouvelle 2003. En lisant ce recueil de nouvelles vous allez comprendre pourquoi. Un univers étonnant naît sous la plume de l’auteur qui, en quelques pages, vous emmène ailleurs. Un ailleurs où se côtoient des chiens et des femmes, des énergumènes urbains ou écolos, une tante bancale et des gosses insolents, un critique littéraire besogneux et douze mètres cubes de littérature… bref, tout un tas de gens qui se retrouvent dans des situations, des paysages, où l’insolite succède au familier.

L’auteur nous emmène aussi à Oran, sa ville natale, nous faisant découvrir une ambiance, des parfums, ses habitants, et l’on a bien l’impression que ce n’est pas l’Oran de tout le monde qu’il peint, mais celle qui naît de l’imaginaire d’un écrivain qui rebâtit la ville de sa plume : « Il y a, au sortir d’Oran, cette route poussiéreuse qui mène à n Misserghin, ce trajet brinquebalant dans la vieille auto-jaune. » (P. 117).

Ce que j’aime aussi dans cette œuvre, c’est son écriture, son style, et en particulier la façon dont Roland Fuentès se joue des clichés littéraires, comme dans la nouvelle intitulée Histoire dont vous n’êtes pas le lecteur, ou des expressions toutes faites comme dans Prendre souche. Car l’auteur apporte un soin très particulier aux titres de ses nouvelles. Chacun d’eux est comme une énigme, l’annonce d’un programme qui nous conduit de l’étrange au fantastique, de la réalité au rêve : « Il rêva qu’un œuf gigantesque aspirait la mémoire de l’univers, laissant à la place un cosmos en apesanteur, vide de toute histoire. »

Quatrième de couverture :

Nourries aux fines herbes de la poésie, de l’humour et de l’insolite, les histoires de Roland Fuentès ont une gravité légère et ludique. Celle de Plavnik, qui ouvre le recueil, s’applique à mettre à l’endroit la Tante en Biais dont le corps penche de travers. Dans un autre texte, un œuf se met à ronronner avant d’aspirer la mémoire de l’univers.

Entre l’absurde et le fantastique, les aventures déroutantes se succèdent. Des prairies volent, des paysages fuient, traversant des chassés-croisés où rêve sert de point d’équilibre.

Même si des cataclysmes effacent en un instant hommes et maisons et que les mémoires se cognent aux pierres de la vie ou aux vents mauvais de l’Histoire, le monde de Roland Fuentès surprend par sa douce tranquillité. Ce n’est pas celui d’un juge mais d’un homme qui s’interroge en préférant toujours prendre le parti de la cocasserie et de l’étrange.