
Le théâtre de la tragédie
De nombreuses expressions empruntées à l’univers du théâtre servent à décrire la tragédie des camps.
Le lieu et les objets de cette tragédie ont toujours une signification. Chaque endroit et chaque objet symbolisent et rappellent une souffrance.
La tragédie s’achève au dernier chapitre ; le Lager a des allures d’apocalypse : « il montrait déjà les signes de la décomposition. (…) des fenêtres et des portes éventrées battaient au vent, des morceaux de tôles arrachées au toit grinçaient, et les cendres de l’incendie volaient au loin très haut dans les airs. »
Les objets :
Les chaussures : chaque victime se voit dépossédé de ses chaussures, dans un univers marqué par une absurdité cruelle : « arrive un type avec un balai, qui pousse toutes les chaussures dehors, en tas. Il est fou, il les mélange toutes, quatre-vingt-seize paires : elles vont être dépareillées. » (p22). Voir aussi p.26 : « Ces choses-là font partie de nous presque autant que les membres de notre corps, et il n’est pas concevable en ce monde d’en être privé, qu’aussitôt nous ne trouvions à les remplacer par d’autres objets, d’autres parties de nous-mêmes qui veillent sur nos souvenirs et les font revivre. »
Les lieux :
Le train, c’est le signe du départ vers l’enfer, et c’est déjà un enfer en lui-même.
L’infirmerie - le K.B. : le lieu de la prise de conscience.