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A propos de l'auteur

  • Valérie PEREZ

    Fondatrice de ce site et auteur de la majorité des articles mis en ligne.
    Professeur agrégée et docteur en philosophie.

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Cours sur Leibniz (1646-1716)

Collège de France, Jacques Bouveresse

Cours 1 :

Aporie de Diodore : il y a des possibles qui ne se réalisent pas.
La question du meilleur des mondes possibles et la question du mal.
Théodicée : publiée pour la 1ère fois en 1710.

Nietzsche : nous aimons les philosophes pour leurs systèmes philosophiques, fussent-ils erronés.
L’optimisme de Leibniz a peu de choses en commun avec ce que l’on entend habituellement par optimisme qd on dit que qqn est optimiste.Le pb du mal : que signifie-t-il ? Est-ce le combattre ? le point de vue de cette question semble plutôt religieux.

Argument esthétique de Leibniz : la quantité de mal, de défaut augmente la perfection des choses, tout comme les dissonances en musique ou les ombres en peinture. Mais ne devrions-nous pas dire que le mal est mal intrinsèquement ? Pour Leibniz, c’est le contraire : si on regarde le monde dans son ensemble, le mal n’est pas un mal. -> le point de vue du tout. Mais on peut aussi trouver le monde beau dans le détail. 
Aspect pratique : recherche de la perspective correcte. Avec une assez longue pratique, on peut trouver le monde beau. Aspect théorique : nous avons besoin d’en savoir plus pour voir mieux et agir mieux. Voir paragraphe 193 de la Théodicée : développement des connaissances scientifiques : "mettre l’oeil dans le soleil" (in De la sagesse). Cela veut dire qu’il ne faut pas rester à un point de vue anthropocentrique ni géocentrique. Pour Leibniz, le progrès de la science mènera à un progrès moral. Le but de la philosophie est donc très pratique. Ds De la sagesse : il faut entraîner la volonté à agir selon l’entendement. On pourrait croire que cette hégémonie de l’entendement amène Leibniz a adopter une position intellectualiste qui méconnaît le rôle de la connaissance sensible et de la sensibilité. Or c’est presque exactement le contraire de cela. Il souligne que ce que les perceptions sensibles ont d’agréables et qui rend leurs objets attirants consiste ds l’appréhension confuse d’un ordre et d’une perfection qui ne nous apparaissent pas complètement. Ainsi, l’usage raisonné des choses agréables est conforme aux exigences de l’ordre général. Par exemple, ds le goût, le toucher et l’odorat, la douceur consiste en un ordre mis en place par la nature pour nous attirer. Pas de tension entre l’agréable et le moralement bon comme chez Kant. Le plaisir sensible vient de l’ordre de l’univers que nous percevons de manière confuse. Leibniz donne l’exemple de la musique. Pas de dévalorisation des plaisirs sensibles. Le plaisir résulte de la contemplation de l’ordre, la douleur est l’expérience du désordre.

Leibniz ne dit pas que la quantité de mal est négligeable, mais qu’il créé un contraste, et qu’il est tj compensé par le bien qu’il fait ressortir. On peut parler d’optimisme relatif qui mène à Schopenhauer. La quantité de bien l’emporte sur celle de mal. Mais on ne peut ni le démontrer, ni démontrer le contraire. Il est donc possible que la quantité de bien surpasse celle de mal. Sans doute, celui qui a créé 
le monde ne pouvait pas faire mieux. Celui qui souhaite un monde autre hait Dieu.

Un point essentiel de la doctrine de Leibniz c’est le fait que le monde ds lequel nous vivons était déterminé comme le meilleur objectivement avant que Dieu ne le choisisse et le fasse exister. A partir du moment où l’on sait que le monde a été créé par Dieu, l’on sait aussi que c’est le meilleur des mondes possibles, pour la raison que Dieu ne pouvait pas créer un autre monde que celui-ci. Une fois que nous avons admis l’existence de Dieu, c’est relativement facile d’admettre que nous vivons dans le meilleur des mondes possibles. Mais cela ne veut pas dire que nous avons les moyens de nous rendre compte qu’il s’agit du meilleur des mondes possibles. Et surtout, ce monde est le meilleur non pas parce créé par Dieu, mais il a été créé par lui parce qu’il est le meilleur. Ce monde a dépendu de Dieu non pour son contenu mais pour son existence.
Pour Leibniz, le choix était entre créer le meilleur des mondes possibles ou ne rien créer du tout.
Fénelon pense le contraire : si Dieu avait été assujetti à créer le meilleur monde possible, il n’aurait rien créé du tout. Leibniz estime que les gens qui croient que Dieu aurait pu faire mieux commettent une confusion cruciale : ils confondent la perfection d’une créature avec la perfection du monde. Or le monde n’est pas une créature mais un système organisé de créatures à l’infini. Leibniz dit même que la matière est organisée à l’infini. La perfection du monde se pose en ces termes : le monde est constitué d’une infinité de créatures et en tant que tel il représente le meilleur choix que Dieu pouvait faire. Ce n’est donc pas la même chose que le degré de perfection d’une créature. Il convient d’insister sur le fait que le monde est un système organisé de choses créées mais n’est pas une créature.
De plus, pour Leibniz, Dieu n’a pas de compte à rendre. Avoir créé le monde est juste. Critique du volontarisme : on ne peut pas faire que ce qui est ordonné soit bien, même si on peut ériger le bien en loi morale. Leibniz pense que la notion de justice est dénaturée : Dieu veut le bien parce qu’il est le bien.

Cours 2 :

Fénelon avait des positions diamétralement opposées à celles de Leibniz. Voir Lettres sur divers sujets de métaphysique et de religion. Leibniz a pris certains risques à l’égard des autorités religieuses en imposant à Dieu de créer le meilleur des mondes possibles. Pouvait être vu comme une atteinte à la liberté de Dieu, comme une limitation inacceptable. Pour Fénelon, il ne peut pas y avoir d’obligation pour Dieu, car cela voudrait dire qu’il n’a aucune liberté. Un autre aspect montre la position volontariste extrême de Fénelon, par opposition à la position rationaliste de Leibniz ; elle se manifeste avec le pb de la prescience des événements futurs que l’on trouve chez Fénelon. Ainsi, on distingue les futurs contingents absolus - il s’agit d’énoncés qui décrivent des événements futurs qui auront lieu - et les futurs contingents conditionnels - énoncés qui décrivent des événements qui n’ont pas eu lieu mais qui auraient eu lieu si les conditions avaient été remplies. Comment Dieu peut avoir la prescience de ces deux types d’événement ? Leibniz défend une position rationaliste réaliste : il soutient que Dieu sait que les événements futurs contingents arriveront parce qu’ils arriveront ; et pourquoi arriveront-ils ? non pas parce que Dieu les prévoit mais parce que leur occurrence fait partie du meilleur des mondes possibles. Pour Fénelon, Dieu a une connaissance de la vérité des propositions qui décrivent des événements futurs contingents que des événements futurs conditionnels, il a la prescience de ces événements parce qu’il veut qu’ils arrivent, ou parce qu’il le voudra le moment venu. Cette position est pour Leibniz intolérable.

A l’égard de Bossuet et de Fénelon, Leibniz s’est intéressé au quiétisme : il loue Bossuet pour la justesse de ses conception, et Fénelon sur sa droiture morale -> dissymétrie dans l’éloge ! Voir aussi ce que dit Schopenhauer dans Le monde comme volonté et représentation -> sur Voltaire & Leibniz. Il parle de « sophisme palpable » au sujet de Leibniz.

Les raisons pour lesquelles Dieu ne pouvait faire mieux qu’il n’a fait.

L’athée est mécontent du monde tel qu’il est,et donc de son auteur. Pour leibniz, le fait que le monde soit tel qu’il est n’est pas une raison de renoncer à changer les choses ; au contraire, il faut faire tout son possible pour cela. Si qqn s’étonne que les choses ne soient pas déjà devenues meilleures, la raison en est que nous ne sommes pas autorisés à prescrire des dates à Dieu. Si on pense que les choses ne sont pas ce qu’elles devraient être, on peut penser qu’elles le deviendront. Il faut adopter un point de vue global, ne pas privilégier une partie par rapport au tout, ni l’état présent du monde par rapport à son histoire complète. Tout mal qui n’est pas compensé ici et maintenant peut l’être ailleurs ou plus tard. L’expression « le meilleur des mondes possibles » ne peut pas constituer une description du monde tel qu’il se trouve être à un moment quelconque. La perfection supposée du monde inclut sa perfectibilité indéfinie. C’est évident en ce qui concerne les monades (royaume des esprits), dont le comportement est gouvernée par la poursuites de fins dont la plus grande est la recherche d’une plus grande perfection. pour Leibniz, le meilleur des mondes possibles est un monde dans lequel les individus sont capables de développer leurs capacités de connaissances et de compréhension, et du même coup de progresser et de s’améliorer du point de vue moral.

Leibniz fut conscient des objections que l’on pouvait lui faire, et soutient qu’il revient à l’objecteur d’apporter une preuve, et soutient que l’objecteur n’a aucune chance de démontrer que le monde n’est pas le meilleur des mondes possibles. Lettre du 6 octobre 1703 : il reste toujours possible que tout mal soit compensé par un bien plus grand. c’est à l’objecteur de démontrer qu’il pourrait y avoir des maux qui ne sont pas compensé par des biens plus grands, à lui de démontrer que cela implique une contradiction. Puisqu’il y a un Dieu tout puissant, il faut bien que tout mal apparent soit compensé par un bien plus grand. Dieu ne pouvait pas créer un monde moins bon, car cela aurait contredit la nature de sa volonté. La volonté de Dieu : Dieu ne pouvait pas vouloir créer un monde moins bon. Par ailleurs, Dieu n’a pas de compte à nous rendre. Si Dieu a permis un certain mal, il l’a fait pour un plus grand bien.

On ne peut pas démontrer que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, mais nous pouvons le savoir.

Profession de foi du philosophe, Confession philosophique :si le tout est agréable, la partie ne l’est pas aussi, mais le désagrément est supprimé par le tout, dans le tout. Ainsi, seul le tout est agréable et harmonique. Leibniz fait remarquer que tout ne peut pas être bon dans le bien, tout ne peut pas être harmonieux dans l’harmonie, et tout ne peut pas être agréable dans l’agrément. -> signification globale et non locale. Ainsi, on peut dire que Leibniz ne distingue pas le point de vue du spectateur de celui de l’acteur : le spectateur peut considérer que dans son ensemble, l’ouvrage est bien réussi. mais les gens qui se placent du point de vue du mal se placent en tant qu’acteurs et non en tant que spectateurs. Si Dieu peut être satisfait de son ouvrage, ce n’est pas pour autant une consolation pour celui qui souffre ; le damné ou le malheureux peut donc avoir de quoi se plaindre et non pas de qui se plaindre. Ce serait une colère folle tout comme le joueur de dés qui se plaindrait du hasard. La douleur est sans échappatoire.

Le mal est une conséquence qui n’est ni voulue ni pas voulue, mais existe en vertu de l’harmonie universelle. le monde n’a pas d’auteur dont on pourrait se plaindre.
- > Considérations inactuelles : il faut mieux penser que le monde est le fait d’un être imparfait, pas très conscient de ce qu’il était en train de faire ; le monde vu comme un essai. par ailleurs, un monde qui serait uniforme serait ennuyeux et terne. Un monde qui comporterait moins de mal, selon Leibniz, serait moins beau, mais l’on peut objecter qu’il serait plus agréable à supporter. Il ne va pas de soi qu’un monde moins beau serait moins bon. Ainsi, Leibniz exprime sa sympathie pour les conceptions des stoïciens : Plutarque objecte que Jupiter rend les hommes malheureux, nous ne le sommes peut-être pas, et quand nous le serions, nous ne sommes qu’une portion infime de l’infini. Cela peut nous inciter à relativiser le mal que nous pouvons avoir à supporter, mais cela semble aller dans le sens de la conception qu’il ne faut pas donner trop de place à un univers qui est le fruit du hasard et de la nécessité, et non d’un être tout puissant. On peut dire qu’il revient au même qu’une chose arrive par l’harmonie universelle ou par une volonté : c’est le destin ou le sort.

William James, La volonté de croire : nous connaissons trop bien la nature et le mal pour adorer un dieu ; il ne nous est pas plus possible d’aimer uniformément le monde et son créateur. Ce serait une circonstance aggravante de penser qu’il faut supporter un mal qui est le résultat d’un créateur suprêmement bon.

On peut admirer les moyens impressionnants mis en oeuvre par Leibniz pour atteindre son but, la maîtrise et l’inventivité avec lesquelles il mobilise les ressources les plus sophistiquées de la science et de la logique, sous leur forme la plus développée, à commencer par celles qui résultent de ses propres découvertes. Ce ne sont pas les buts mais les moyens qui rapprochent les philosophes. Le premier des moyens, ce sont les mathématiques : traiter des problèmes mathématiquement. Leibniz peut s’intéresser à toutes les sortes de vérités, dont on peut tirer le plus gd nombre de conséquences. C’est pourquoi les vérités métaphysiques sont les plus importantes, les plus fondamentales, et Leibniz souhaiterait les voir établies avec la rigueur d’Euclide. Leibniz se plaint que la métaphysique de Descartes ne soit pas suffisamment démonstrative, et idem à propos de Spinoza : « de temps en temps Spinoza fait des paralogismes », et n’a pas satisfait ses exigences démonstratives (sur le plan géométrique notamment). Il faut raisonner avec une égale rigueur en métaphysique et en géométrique. Voir Considérations sur la doctrine d’un esprit universel unique -> critique de Spinoza.

Leibniz pense que dans les mathématiques, il n’y a pas lieu d’avoir une grande rigueur démonstrative formelle, car les erreurs sont faciles à déceler, à l’inverse de la métaphysique, où il est impossible de prendre des libertés quelconque.

Ce monde est le meilleur car le mieux conçu pour une intelligence mathématique ; rapport avec le sens moral ? Pour Leibniz la quantité de bien et celle de réalité sont deux choses qui ne diffèrent pas vraiment l’une de l’autre. Le mal est d’abord un défaut d’être ou de réalité. Toute perfection des créatures découlent immédiatement de Dieu, comme être, force, réalité, grandeur, savoir, vouloir. Les défauts ou imperfections découlent des créatures elles-mêmes ou de leurs bornes (incapacité d’aller plus loin), comme par exemple les limites de l’être, la résistance à la force, la passivité, l’obscurité dans le cas du savoir, le fléchissement dans le cas du vouloir. On ne peut pas établir chez Leibniz de différence sur la quantité de bien et la quantité de réalité.

Leibniz n’est pas le premier philosophe à avoir soutenu qu’il est absurde ou impie de se plaindre du monde dans lequel nous vivons en s’appuyant sur l’impression superficielle et trompeuse qu’il aurait pu être meilleur qu’il n’est. Mais il est le premier à avoir dit qu’il est possible d’interpréter de façon mathématique précise que le monde réel est le meilleur des mondes possibles.

Le mal n’a rien de positif. De rerum (1697) : il y a toujours dans les choses un principe de détermination qu’il faut chercher dans le maximum ou le minimum, à savoir que le plus grand effet soit obtenu avec la moindre dépense.
Pourquoi Leibniz accorde-t-il autant d’importance à la variété des phénomènes dans le monde ? Il pense qu’il vaut mieux avoir un exemplaire d’une chose excellente à côté d’un exemplaire d’une chose nettement moins bonne, que d’avoir deux exemplaires de la chose excellente ; car deux exemplaires (ou plus) de la chose excellente ferait diminuer considérablement la diversité du monde, et donc la richesse en phénomènes. C’est d’ailleurs un exemple assez typique de la façon dont se pose le problème que Leibniz a cherché à résoudre quand il caractérise le meilleur des mondes possibles comme étant celui qui réalise la combinaison la plus heureuse combinaison entre la simplicité des lois et la richesse en phénomènes.

COURS 3 :

Le monde réel : tout ce qui existe a été conçu de façon a conféré une grandeur maximum à une valeur : le bien.

Principe du meilleur, à l’oeuvre dans la nature elle-même.

La brachistochrone ( Le mot brachistochrone désigne une courbe dans un plan vertical sur laquelle un point matériel pesant placé dans un champ de pesanteur uniforme, glissant sans frottement et sans vitesse initiale, présente un temps de parcours minimal parmi toutes les courbes joignant deux points fixés : on parle de problème de la courbe brachistochrone )

Un processus qui peut être expliqué de façon mécanique illustre le principe du meilleur : la nature choisit la meilleure solution, la plus rapide, la plus efficace -> légitimité des causes finales par la science, puisque la nature rend minima ou maxima une grandeur donnée.

Cause efficiente : (efficient PHILOS. Qui possède en soi la force nécessaire pour produire un effet réel )

Cause finale

Le principe du meilleur peut être compris comme un principe mathématique.

Le monde est le meilleur au regard de ce que l’on peut appeler la mathématique de la perfection.

Les liaisons entre le bien et le mal sont bien plus complexe que la simple exclusion de l’un par l’autre.

Le calcul du meilleur et le pb de la quantification de la perfection

3 espèces de mal dans la Théodicée : le mal métaphysique, le mal physique et le mal moral, voir Première partie, paragraphe 21 (p. 116)

Quand Leibniz dit que le mal physique et le mal moral ne sont pas nécessaires, cela signifie qu’il existe des mondes possible où il n’y aurait pas le mal, mais ne seraient pas les meilleurs mondes. Dieu a permis le mal. Leibniz ne dit pas que Dieu l’a voulu.

On pourrait ajouter le mal esthétique : la laideur. En effet, le meilleur des mondes possibles est celui qui est capable d’apporter un degré de satisfaction maximum à la fois à l’intellect théorique, au jugement moral et au jugement esthétique. Le manque de clarté intellectuelle, l’imperfection morale et le défaut d’harmonie au sens esthétique du terme ne sont pas des grandeurs distinctes, mais 3 aspects d’une seule et même grandeur. -> système de l’harmonie universelle. Les lois du mouvement servent au meilleur gouvernement des esprits.

La vertu et le bonheur ne sont pas les choses les plus importantes chez Leibniz. Voir Théodicée : point de vue global, cosmique. Ne pas privilégier abusivement la situation des créatures, d’après Leibniz. On accorde une importance excessive au bien des créatures raisonnables, ce qui n’est pas le point de vue de Leibniz. Le bien & le mal métaphysique concerne les créatures dans leur ensemble.

Problème du mal physique & moral des créatures raisonnables : si Dieu ne s’était préoccupé que de cela, il aurait créé un monde sans malheur, sans péché, mais il n’aurait pas été le meilleur des mondes possibles -> bas de la page 180 + haut de 181 : exigence de la variété. Au XVIIIème siècle, les philosophes qui ont défendu l’idée du meilleur des mondes possibles ont fondé leur argumentation sur la variété du monde. ce ne sont donc pas des optimistes au sens que nous donnons aujourd’hui à optimisme. Sens de « optimisme » : rien à voir avec une gaieté exubérante ! Mais être optimiste consiste à démontrer la nécessité des choses, et qu’un autre monde serait pire. L’optimisme de Leibniz ne privilégie pas le sort de l’espèce humaine ou des autres espèces. Son point de vue pose la question du bien en référence à l’univers dans son ensemble.

Contrainte : la réalité, pour Dieu, qu’il fallait amener à l’existence était une réalité créée.

Ce que nous avons appris de Leibniz : la plus grande clarté peut être combinée avec la plus grande profondeur et la plus grande logique -> Leibniz admiré, notamment, par le Cercle de Vienne ; admiration pour les moyens nouveaux utilisés par Leibniz, mais pas d’approbation des fins théologiques poursuivis. Le lecture de Leibniz rendrait plus intelligent ! Il a rêvé de rendre la philosophie démonstrative, et a eu une idée précise de l’exactitude et de la démonstrabilité des mathématiques. le vague n’a pas plus sa place dans la métaphysique que dans les mathématiques. Pour lui, nous sommes dans l’enfance de la science et de la connaissance -> « enfance du monde ». Les moyens logiques chez Leibniz sont bien plus novateurs que la fin poursuivie, qui elle est traditionnel.

Préoccupation de Leibniz pour l’orthodoxie de sa philosophie : une part de sincérité dans ce type d’attitude ? Certains commentateurs pensent qu’il manquait de sincérité (mais même type de question à l’égard de Descartes et de Spinoza).

Leibniz ne veut surtout pas être du côté de Spinoza c’est-à-dire du côté du nécessitarisme.

à suivre ...

Merci de me signaler toute faute de frappe ... valerie.perez17@laposte.net