
A propos du Supplément au voyage de Bougainville de Diderot
« Regard sur l’altérité : Montaigne, Caminha, Diderot » étude de littérature comparée portant sur les Lettres de PEDRO VAZ CAMINHA, Les Essais de MONTAIGNE et le Supplément au voyage de Bougainville de DIDEROT
Au moment de la découverte des Nouveaux Mondes, le discours littéraire est devenu le lieu de diverses préoccupations qu’il n’avait pas jusqu’alors.
Les siècles précédents possédaient déjà toute une littérature de voyage. Voyages imaginaires, comme les récits allégoriques, ou réels (documents géographiques, historiques, etc.) Ainsi, « au début du XIVème siècle, Marco Polo, revenu d’un voyage de Chine, laisse Le livre des Merveilles qui, sans verser dans le surnaturel, ne justifie pas moins son titre. Un peu plus tard encore, Jonh Mandeville écrit le Voyage d’outre-mer, mélange inextricable de faits réels et d’inventions fabuleuses »
(Montaigne, Essais I,31)
Depuis les Découvertes, il ne s’agit plus seulement d’écrire des récits de voyage, mais de s’interroger sur ses implications. C’est ainsi que Diderot écrit dans le Supplément au voyage de Bougainville : Le voyage de Bougainville est le seul qui m’ait donné du goût pour une autre contrée que la mienne ; jusqu’à cette lecture, j’avais pensé qu’on n’était nulle part aussi bien que chez soi. »
Les Découvertes ont fait naître non seulement de nouvelles préoccupations, mais encore de nouveaux genres littéraires. Nouveaux Mondes, nouvelles Littératures : nous étudierons ces thèmes à travers trois textes fondateurs :
A travers ces trois œuvres de périodes et de genres différents, nous verrons quelles représentations de l’Autre ont entraîné les Découvertes. On se demandera quels obstacles empêchent ou réduisent ces représentations.