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A propos de l'auteur

  • Valérie PEREZ

    Fondatrice de ce site et auteur de la majorité des articles mis en ligne.
    Professeur agrégée et docteur en philosophie.

Publié aux éditions du ROUERGUE

Niveau : 6ème - 5ème

Un roman pour briser la loi du silence. Un roman sur l’exclusion et les secrets de famille pesants et douloureux… pour enseigner aux enfants que tout être humain a droit à la dignité. Une œuvre facile d’accès grâce à une écriture claire et parlante. Un récit à la première personne qui permet à l’enfant d’entrer au cœur des sentiments de l’héroïne.

Quatrième de couverture :

« Je m’appelle Gaëlle et je ne supporte plus mon reflet dans la glace ». C’est la première phrase qu’elle a réussi à dire, quand elle a décidé d’aller raconter ce qui se passait chez elle. La vie à trois, avec sa mère et sa grand-mère, elle s’en était d’abord fait une joie. Et puis, petit à petit, les relations ont changé. Jusqu’au jour où elle a trouvé sa mamie en pleurs, en rentrant du collège. Il a fallu à Gaëlle tant de temps pour comprendre ce qu’elle ne voulait pas voir.

Voir ce livre sur le site d’éditeur

Comprendre l’implicite

Dans cette œuvre, l’implicite est toujours lié à ce que l’on ne dit pas ouvertement, et à ce que la petite fille ne parvient pas d’abord à admettre : la maltraitance de sa grand-mère. Le récit est à la première personne, les émotions de la petite fille sont ainsi rendues directement, avec ses interrogations, ses peines et ses doutes.

Une grand-mère de douleur

  • L’isolement :

    L’isolement de la grand-mère se traduit par une distance métaphorique. Sa vieillesse et sa maladie la rendent étrangère à sa famille. La petite fille n’arrive pas d’abord à la comprendre : « Mamie est à quelques dizaines de centimètres de moi, elle me semble pourtant terriblement lointaine. » (P. 8) Ce roman permet d’aborder le thème de l’exclusion : rejeter ce qui nous dérange ou nous inquiète. Les élèves peuvent chercher d’autres exemples : quels sont les gens trop souvent rejetés par la société ? Les SDF, les étrangers … et les personnes âgées.

    Quels sont les indices p. 7 à 9 qui montrent que la grand-mère est isolée bien qu’elle vive dans sa famille ? Les élèves sont invités à relever les phrases :
    Son isolement dans la salle de bain. On apprend plus loin que la grand-mère est enfermée dans le noir, dans la salle de bain.
    _ « J’ai voulu bouger les antennes de la télé sans déranger ta mère » ;
    _ Pourquoi isoler la grand-mère : une phrase, un peu plus loin dans le récit, suggère une réponse. Lorsque que la mère de Gaëlle évoque son nouvel amour, Gaëlle commente : « un amour qui allait avoir besoin de place. ». La grand-mère, d’abord bienveillante, aidant la petite fille dans ses devoirs, s’occupant de la maison, devient vite une intruse.

    Le monde du silence : la grand-mère n’ose plus parler. Les repas familiaux deviennent de véritables épreuves. Etudier par exemple l’extrait de la page 52.

    L’isolement le plus explicite, c’est lorsque la grand-mère se trouve reléguée dans un débarras au lieu de la chambre qu’elle occupait jusqu’alors. Ce sera l’occasion d’étudier un extrait page 56-57. on étudiera par exemple les éléments qui symbolisent le passé heureux de cette femme : les photographies accrochées au mur, représentant sa jeunesse, sa vie de femme mariée et de mère attentionnée : « « j’ai aidé Mamie à accrocher des photos où on l’aimait, des photos où elle avait encore un mari, où elle était une jeune institutrice portant un jeune enfant qu’elle regardait avec amour. » Dans ce passage, on étudiera le registre pathétique, accentué par la répétition du nom « photos » et le champ lexical du passé et du bonheur. A la fin de ce chapitre, le thème des photos du passé prend des connotations tragiques, inscrites dans un quotidien très fort symboliquement : jeter la photographie de mariage aux ordures, c’est jeter la vieille dame, nier complètement son existence passée, et détruire son présent.

  • Le discours des autres :
    « Plus on devient vieux plus on devient bête » : cette phrase, prononcée par la grand-mère en discours direct semble être la répétition de ce qu’elle s’entend répéter à longueur de journée.

    Les choses sont encore plus claires p. 30, au chapitre 5, lorsque Gaëlle se souvient des propos de sa mère : « Mamie était trop maladroite, mamie n’entendait vraiment plus rien, Mamie écoutait la télé trop fort. Mamie laissait des cheveux dans le lavabo de la salle de bains, Mamie ne faisait pas attention, cognait et marquait les meubles avec son satané fauteuil. » La structure de cette phrase, sans connecteurs logiques, accentue l’abondance des griefs à l’égard de la vieille dame, de même que la répétition du nom de l’accusée : « Mamie ». On peut faire repérer aux élèves les mots repris du discours direct et qui traduisent bien l’agacement de la mère tels que l’adverbe « vraiment » et l’adjectif « satané ».
    « En fait elle s’est fait une vilaine fracture, ma bécasse de mère, du col du fémur. » (p.19) Cette phrase prononcée par la mère de Gaëlle est un indice supplémentaire pour le lecteur, qui sent bien que les souffrances de la grand-mère ne sont pas accidentelles. Celle-ci est à l’hôpital, et le discours de la mère ne contient ni compassion ni tristesse.

    Page 29, les remarques désagréables à l’égard de la grand-mère ne sont pas rendues au discours direct, mais racontées du point de vue de la petite fille. Parce qu’elle s’adresse à Mme Pelage, on peut étudier toutes les marques de la confidence, l’analyse que fait la petite de cette situation, amorcée par « Si j’y réfléchis bien » et confirmée par « je m’en suis vite rendue compte. »

  • Le début des ennuis :

    « Le début de l’histoire est là, j’en suis sûre. » (p. 29) De quelle histoire s’agit-il ? Celle que raconte Gaëlle à Mme Pelage ? Le début des ennuis de Mamie ? La narration joue sur les deux plans.

    « Tout s’est passé doucement, sans violence physique, d’abord, mais Maman a peu à peu privé Mamie de toutes ses activités. » (p. 39) On demandera aux élèves de trouver quel mot suggère que la grand-mère a bel et bien subi des violences physiques. « D’abord » est mis en valeur par l’incise et annonce la suite du récit.

    On demandera ensuite aux élèves de retrouver le passage où la grand-mère subit le premier acte violent (la gifle de l’anniversaire).

    Rédaction : prolongement de l’œuvre

    Sujets de rédaction :

  • Gaëlle passe ses vacances de février à la neige. Imaginez la lettre qu’elle aurait pu écrire à sa grand-mère.
  • Imaginez la suite du roman : Gaëlle a tout raconté à l’assistante sociale. Sa mère est convoquée à la gendarmerie. La grand-mère est placée dans une maison de retraite. Gaëlle vient la voir et lui raconte sa nouvelle vie.

    Exercice de VOCABULAIRE

    Trouve le sens des mots en caractères gras. Entoure la bonne réponse.

    1/ « A chaque ignominie, je ne pouvais imaginer qu’il en existe une pire, et à chaque fois je m’étonnais de l’imagination de ma mère. »
    a) acte infamant, qui dégrade la personne
    b) mensonge
    c) ignorance

    2/ « Son lit et sa chambre. Usurpée par la vieille, comme ça lui arrivait maintenant. »
    a) rangée et balayée
    b) salie et dégradée
    c) appropriée, occupée de force par

    3/ « Pourquoi Mamie aurait-elle essayé de se laver toute seule ? Une lubie de vieille femme ? »
    a) manie
    b) idée bizarre
    c) défaut

    4/ « Elle n’est pas débrouillarde, ma Mamie. Et puis, elle veut toujours en faire trop. Qu’est-ce que je donnais bien le change !
    a) Je disais tout sans me tromper
    b) je disais des mensonges pour tromper l’autre
    c) je disais tout ce que je savais le plus vite possible

    5/ « Cette fois Mamie n’essayait pas de donner le change, comme si elle avait baissé les armes. »
    a) Comme si elle voulait cesser de mentir pour que la vérité éclate
    b) Comme si elle était très affaiblie
    c) Comme si était très contente de voir Gaëlle

    6/ « Je la sentais lucide et à bout de forces. »
    a) très fatiguée
    b) tout à fait consciente de la situation
    c) très triste

    7/ « La dame s’est levée du banc. Elle secoue ses jambes ankylosées.
    a) ses jambes ayant du mal à bouger (à cause de la fatigue ou de la maladie)
    b) ses grosses jambes
    c) ses jambes agiles

    Réponses

    1/ a)
    2/ c)
    3/ b)
    4/ b)
    5/ a)
    6/ b)
    7/ a)
    8/

    Exercice de grammaire : Discours direct et indirect

  • Mettre les phrases suivantes au discours indirect :

    1. Maman disait : « Chut ma poule ! Tu vas réveiller Mamie ! »

    2. « Maman m’a dit :
    __ Tu sais, ma puce, il semble que Mamie ne pourra jamais marcher à nouveau. »

    3. « Maman la fusillait du regard et disait :
    _ Si tu crois que ça suffit ma pauvre, et retournait dans ses comptes. »

    4. « Elle dit :
    _ Il commence à faire frais. Que dirais-tu de rentrer chez toi, maintenant ? »

  • Mettre les phrases suivantes au discours direct :

    1. « Je me demande juste un peu ce que je vais raconter, tout à l’heure, quand elle sera là. » (p.13)

    2. « Elle a pris le temps de me demander comment s’était passé ma journée. » (p.18)

    3. Elle lui promettait « qu’elle viendrait avec nous, la prochaine fois. » (p. 39)

    4. « Maman disait que ça lui faisait tellement mal au cœur. » (p.40)

  • Créer des phrases au discours indirect. Complétez les phrases suivantes :

    Je me demande…

    Elle disait que …

    Nous pensions …

    Préparation de dictée

    Le texte de la dictée se trouve page 30, depuis « Et plus les petits signes » jusqu’à « tu te souviens, ma poule ? » p.31

    I / Accorde chaque adjectif qualificatif entre parenthèses avec le nom auquel il se rapporte :

    1/ Les (petit) signes.

    2/ Des cœurs (rouge).

    3/ Elle commanda une pizza (livré) à domicile.

    4/ Sur la peau (ridé).

    5/ Une personne (âgé).

    II / Mets les verbes entre parenthèses à l’imparfait et accorde-les avec leur sujet :

    1/ Ils (être) présents.

    2/ Mamie (se décarcasser) pour nous faciliter la vie.

    3/ Elle (multiplier) surprises et attentions.

    4/ Qu’est qu’on (sortir) toutes les deux, avant …

    III / Cherche la signification des mots suivants dans un dictionnaire :
    Se décarcasser
    _ Alexandrin
    _ Initiative
    _ Soutien

    5/ Cherche des mots de la même famille que :
    Doux
    _ Parfaitement
    _ Domicile
    _ Méchamment

    Testez votre lecture :

    1/ Où se trouve la grand-mère de Gaëlle au début de l’histoire ?

    2/ Pourquoi Gaëlle décide-t-elle soudain de se rendre à la gendarmerie ?

    3/ A qui Gaëlle se confie-t-elle tout au long du roman ?

    4/ Où vit le père de Gaëlle ?

    5/ Quel métier exerce la mère de l’hérïne du roman ?

    6/ Pourquoi la Mamie de Gaëlle est-elle venue habiter chez elle ?

    7/ Que devient la maison de la grand-mère ?

    8/ Que fait Mme Pelage en écoutant le récit de Gaëlle ?

    9/ Qui est Patrick ?

    10/ pourquoi Gaëlle retrouve-t-elle sa mamie en pleurs au retour de l’école ?

    11/ Pourquoi Gaëlle qualifie-t-elle de « longue, longue journée » ses moments passés avec Mme pelage ?

    12/ Quelle surprise attend Gaëlle pour les vacances de février ?

    13/ Qui est Thérèse ?

    14/ Pourquoi Mme Pelage emmène t-elle Gaëlle dans un parc ?

    15/ A quelle occasion la grand-mère subit-elle sa première violence ?

    16/ Quelle raison la mère de Gaëlle évoque-t-elle pour justifier sa séparation avec Patrick ?

    17/ Dans quelle pièce la vieille dame a-t-elle sa chambre lorsque la mère décide de reprendre la sienne ?

    18/ Qui va chercher Mamie à l’hôpital et comment ?

    19/ Pourquoi Gaëlle n’achève-t-elle pas son histoire sur le banc ?

    20/ Que signifie la dernière phrase du roman ?

    Réponse

    1/ Dans la salle de bain
    2/ Parce qu’elle a vu des traces de blessures sur le corps de sa grand-mère (p. 9)
    3/ A Mme Pélage, femme de gendarme et mère d’une petite fille de sa classe.
    4/ Aux Etats-Unis.
    5/ Elle est professeur d’histoire géographie au collège.
    6/ Parce qu’elle ne peut plus marcher.
    7/ Elle est mise en location.
    8/ Elle fait un puzzle de 4000 pièces.
    9/ Le nouvel amoureux de sa mère, un professeur du collège.
    10/ Parce que Moustique, son chien, a été emmené à la fourrière, mais la mère a fait croire qu’il avait été écrasé par une voiture.
    11/ Parce qu’elle raconte tout ce qu’elle a sur le cœur.
    12/ Des vacances à la neige.
    13/ La dame qui s’est occupée de mamie pendant les vacances de février.
    14/ Pour qu’elle termine son récit sans être écouter de Sarah, la fille de Mme Pelage.
    15/ Lors de son anniversaire, elle reçut une gifle pour avoir soufflé les bougies avant sa fille (elles sont nées le même jour à vingt ans d’intervalle).
    16/ La présence de sa mère chez elle qui l’empêche d’habiter avec un homme.
    17/ Dans un débarras sans fenêtre.
    18/ Gaëlle, en taxi.
    19/ Parce que Mme Pelage lui propose de dire la suite demain devant une assistante sociale.
    20/ Que Gaëlle espère que sa mère saura rattraper ses erreurs, maintenant que la vérité est prête d’éclater au grand jour.

  • Pièces jointes