Ainsi, nous avons la chance de voir une multitude de tableaux et de sculptures plus ou moins célèbres, ce qui est très agréable pour les amateurs d’art. Néanmoins, face à ces chefs d’œuvres, on s’attendrait à une réflexion élaborée de type philosophique voire humaniste. Seul un petit discours déclamé en voix off par le narrateur – à savoir George Clooney – vient apporter du relief au film, mais les notions restent très banales et romancées. Il est simplement question du sacrifice de la vie de deux de ces hommes au nom de l’art. Il n’y a donc pas de réelle profondeur intellectuelle, ce qui est regrettable compte tenu de la valeur singulière du sujet abordé qui est finalement traité avec superficialité.
En effet, nous rencontrons des personnages clichés, dont le plus représentatif est Claire Simone, interprétée par Cate Blanchett qui joue le rôle d’une résistante française déclarant des propos irrévérencieux pour qualifier les parisiens. L’humour est léger, parfois même potache ce qui donne l’impression au spectateur de regarder une comédie à la française plutôt qu’un témoignage historique. Certaines scènes sont parfois sans grand intérêt concernant la trame narrative qui est par ailleurs, quelque peu décousue et très lente. L’action n’est pas au rendez-vous, pourtant la quête des œuvres d’art aurait pu être captivante. On s’attendrait également à voir des scènes de guerre, puisque on est supposé être en 1944 ! En parallèle, on trouve des situations presque grotesques, notamment la mort de Jean-Claude Clermont (alias Jean Dujardin) qui s’arrête en plein chemin pour observer un cheval dans un champ et qui se fait surprendre par des soldats. On est loin d’une mort à dimension héroïque, on se détache même du sérieux à en juger des derniers mots du personnage « C’est con ! » pour qualifier les circonstances de sa mort… Effectivement, ça l’est ! car en tant que spectateur, il est difficile d’accorder de la crédibilité à l’ensemble du film Monuments Men.