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Accueil || Licence de Lettres || Cinéma et critique cinématographique || QU’EST-CE QU’UNE CRITIQUE CINEMATOGRAPHIQUE ?

Grâce aux nouveautés technologiques, chacun peut aujourd’hui interagir sur n’importe quel site en ligne à l’aide des smartphones et toutes les applications qu’ils contiennent, ainsi tout le monde peut donner son avis sur tout et n’importe quoi que ce soit par rapport aux nouveautés culinaires, au dernier film sorti au box office, aux nouveautés musicales... Mais en lisant attentivement toutes ces critiques plus ou moins pertinentes et dans ce contexte de plus en plus en avance sur son temps, nous pouvons nous demander : « mais comment faire une bonne critique ? »

Afin de répondre à cette interrogation, nous allons illustrer nos propos à l’aide de trois critiques cinématographiques sérieuses, basées sur le film 12 Years a Slave de Steve McQueen : la première est une critique parue dans le journal Le Monde et est intitulée «  12 Years a Slave : l’esclavage, une infamie qui broie les corps », la seconde s’intitule « l’esclave se rebiffe » et fut rédigée dans la Libération Next, enfin, la dernière critique étudiée est celle de Télérama s’intitulant tout simplement « 12 Years a Slave ».

L’IMPORTANCE DU TITRE

La première chose que l’on remarque dans une critique est la présence d’un grand titre général plus ou moins accrocheur. Pour « L’esclave se rebiffe », on sait dès le titre que la critique sera vraiment critique, l’auteur annonçant dès le début son point de vue par rapport au film. Dans celle parue dans Télérama, on peut constater que son titre n’est pas révélateur, c’est seulement le titre du film qui est repris : « 12 Years a Slave ». Enfin, dans le titre de la critique parue dans Le Monde intitulée « 12 Years a Slave : l’esclavage, une infamie qui broie les corps », on peut noter un certain enthousiasme de la part de son auteur. Des sous-titres accrocheurs peuvent également être présents, répartissant la critique sous plusieurs thématiques. Dans la critique du journal Le Monde par exemple, on peut relever trois sous-titres : « Un film radical sur l’esclavage », « Douze années de captivité dans la Louisiane esclavagiste » et « Chronique d’une survie en milieu hostile ».

Mais on peut aussi relever la présence d’une phrase introduisant le sujet, elle peut être générale, mais elle peut aussi donner le point de vue du critique dès le début, comme on peut le constater dans l’article de la Libération Next : « Chaînes, McQueen résume l’esclavage américain à un concours de sévices ».

UN BREF RESUME DU FILM

Une critique possède une partie informative, celle-ci étant composée d’un bref résumé du film avec son contexte : « Solomon Northup (Chiwetel Ejiofor) a réellement existé. Son sort est d’autant plus tragique qu’il se croit, non sans conscience, à l’abri de l’horreur. Il vit dans l’État de New-York, s’habille comme les bourgeois blanc qu’il fréquente et savoure, avec femme et enfants, sa renommée naissante de musicien. D’où sa stupéfaction de se retrouver, soudain, victime d’un piège ourdi en Louisiane par deux tristes sires et plongé dans un cauchemar qu’il pensait réservé aux autres... » (Télérama). La critique peut aussi être composée d’informations sur le réalisateur en le comparant avec d’autres abordant des sujets du même type : « En un peu plus d’un an, le cinéma américain aura donc produit trois films de grande envergure consacrés à ce plan d’histoire toujours incandescent qu’est la monstruosité de l’esclavage : Django Unchained de Quentin Tarantino, Lincoln de Steven Spielberg et, enfin, 12 Years a Slave de Steve McQueen. » (Libération Next). On cherche aussi à expliquer le style du réalisateur en comparant le film critiqué avec d’autres films qu’il a réaliser. On cherche à voir si il est toujours fidèle à ses idées et à son style, en s’intéressant aux points importants qu’il voulu développer dans son film. On s’attarde alors sur certaines scènes et plans particuliers, sur les acteurs... En réalité, le critique s’intéresse à la réalisation en elle-même.

LA PARTIE CRITIQUE

On peut tout d’abord dire qu’une critique est un texte qui porte un jugement sur une œuvre, le but d’un article étant en général de persuader ou de dissuader le lecteur, il y a donc beaucoup d’argumentation. Plus on avance dans l’article et plus la critique est personnelle. Au départ on a souvent quelque chose de général présentant le sujet, puis peu à peu, on entre dans la critique elle-même. Celle-ci peut être plus ou moins neutre ou alors très virulente : « Avec ce grand spectacle typiquement hollywoodien (les oscars vont pleuvoir !), le cinéaste réussit l’osmose délicate entre le film commercial et le cinéma d’auteur » (Télérama), ou bien « Sadiques. Toutefois, McQueen a pris le parti de faire de cette addiction d’horreurs l’exclusif argument de son réquisitoire... » (Libération Next).

ET BIEN SUR : UNE CONCLUSION

Mais même si toute la construction d’une critique est important, la fin reste tout de même un point crucial. En effet, la phrase de conclusion est très travaillée pour cibler le public, pour l’atteindre, on peut donc vraiment y lire l’avis du critique : « A l’image du fouet qui fait éclater les chairs en gros plan, Steve McQueen, qui signe son film le plus classique, aura voulu montrer au plus près les stigmates de ce crime et de son absence de réparation. » (Le Monde), ou bien, « Sous sa caméra, le destin de Solomon Northup n’est plus un fait divers, mais une abstraction lyrique. Presque un opéra. » (Télérama).