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Sujet de réflexion :

Sujet : à la lumière de vos connaissances personnelles, de vos lectures, des pièces de théâtre ou des films que vous avez vus, répondez du mieux possible à la question suivante : qu’est-ce qu’un héros ?

Elevé au rang de démiurge dans l’Antiquité, soit grâce à son essence divine ( légendes d’Achille, d’Hercule, de Thésée… ), soit grâce à son éminence ( Hippocrate, Homère, Platon… ), le héros n’est rien d’autre - au sens purement littéraire - que le personnage principal d’une œuvre.
Si le sens littéraire ne prend pas en compte les qualités du héros, ce n’est pas le cas de l’acception moderne qui, par le terme de « héros », désigne le surhomme admiré, triomphant de tous les obstacles, auquel l’individu moyen essaie de ressembler ou de s’identifier, plus ou moins consciemment.
Ainsi, nos héros, imaginaires ou héroïques, sont nos modèles dans la mesure où ils incarnent les valeurs auxquelles nous croyons. Mais, selon les époques et les circonstances, les valeurs et les idéaux incarnés par les héros changent et évoluent… au point que l’anti-héros a aussi ses adeptes ! Est-il possible, dans de telles conditions, de définir des constantes du concept de « héros » ?

L’imaginaire collectif associe au héros la beauté, la jeunesse et le dynamisme. Cette idée simpliste trouve sans doute son origine dans les portraits stylisés et idéalisés des contes de fées de l’enfance, dans lesquels les princes ne peuvent être que charmants et courageux, intelligents et intrépides, riches et magnanimes… Les mythes et les légendes du Moyen-Age ont conservé ces traits, tout particulièrement dans le récit des exploits des Chevaliers de la Table Ronde, et des conquérants bretons : qui n’a jamais eu vent du fidèle Roi Arthur, de l’audacieux Lancelot, du preux Perceval le Gallois, ou de l’intrépide Comte Conan, dit le Barbare ?
Si ces trais paraissent caricaturaux par leur naïveté, force est de reconnaître qu’ils étaient donnés en exemple à la société de l’époque, parce qu’ils renvoient aux valeurs et aux qualités prisées par le système féodal, à savoir : la persévérance, l’endurance, le code de l’honneur, l’esprit de sacrifice, le dévouement total à une cause ou à un roi… qui conduisent à risquer sa vie au nom d’un idéal qui la sublime. C’est ainsi que Robin des Bois, hostile à la tyrannie du Prince Jean l’usurpateur, est devenu légendaire pour sa loyauté envers le roi Richard Cœur de Lion et pour sa soif de justice sociale ( dérober aux riches pour donner aux pauvres ).
Mais cette abnégation, ce désintéressement qui pousse le héros à risquer sa vie pour les autres au nom de son idéal, n’est pas une qualité suffisante. En effet, il faut que le héros soit aussi un être sensible, proche de ses congénères, sans quoi il rebute. Par exemple, la grandeur morale d’Horace dans la pièce éponyme, ou le pardon sublime d’Auguste dans Cinna, font du héros cornélien un personnage beaucoup trop éloigné du commun des mortels ! De même, les héros mythologiques issus de l’union d’un dieu et d’une mortelle, ou bien d’un homme et d’une déesse, sont présentés d’emblée comme extraordinaires et, de ce fait, impossibles à imiter, et encore moins à égaler ou surpasser.
Ce dernier concept a été bien compris par le cinéma moderne, qui s’est transformé après avoir longtemps proposé au spectateur moyen des héros invincibles, tels que Superman, Mad Max, Rambo… Aujourd’hui, le super-héros de films d’action est un homme de la rue, contraint par les circonstances à se dépasser ; par exemple, le succès de la trilogie Die Hard repose en grande partie sur l’identification du public au personnage incarné par Bruce Willis : John Mac Lane, policier new-yorkais a priori minable, alcoolique, peu estimé par ses supérieurs et malheureux en ménage… mais capable de prendre les risques les plus insensés pour arrêter les criminels et, accessoirement, pour reconquérir sa femme. Les bornes de la vraisemblance sont à peu près respectées, et si le héros sort vainqueur, ce n’est pas sans mal puisqu’il est de plus en plus grièvement blessé au rythme des épisodes.
Vulnérable par certains aspects, sensibe, le héros moderne ne se conçoit donc pas seulement en fonction de ce qu’il est, mais également en fonction de ce qu’il fait.

Effectivement, le héros peut pleinement se révéler dans son aptitude à remporter la victoire pour son souverain ( bataille du Cid contre les Maures ), à servir sa patrie ( Charles de Gaulle, héros de la France libérée ), à se dévouer en faveur d’une cause politique ( héros des romans de Malraux, par exemple ) ou bien encore morale ( à l’ image d’Antigone bravant les interdits de Créon ).
Mais ses domaines d’action ne se limitent pas à cela : le héros peut se mettre également au service de l’humanité ( le docteur Rieux dans La Peste de Camus ), de son peuple ( exemple de la lutte pacifique de Gandhi pour l’indépendance de l’Inde ), ou de la justice ( Sherlock Holmes, Hercule Poirot ou Dupin parvenant à faire la lumière sur les crimes les lus retors ).
Capable en outre de consacrer son énergie à la découverte ( voyages des grands explorateurs, de Marco Polo à Armstrong, qui marcha sur la lune ), ou au progrès ( risques pris par les pionniers de l’Aéropostale, dont Saint-Exupéry ; marche surhumaine d’Henri Guillaumet pour échapper à la mort sur les sommets de la Cordillère des Andes… ), le héros sert aussi la science. Dans ce dernier domaine, sa grandeur morale est plutôt sujette à caution pour l’imaginaire collectif, qui le rapproche du mythe du savant fou ou du chercheur maudit. Dès lors, la conséquence logique de la tentation prométhéenne est forcément la mort, le prix à payer pour les connaissances interdites au commun des mortels ; ce thème est traité dans Frankenstein de Mary Shelley, L’Etrange Cas du Docteur Jekyll et de Mister Hyde de Stevenson, ou L’Ile du Docteur Moreau de H.G. Wells… pour ne citer que les plus célèbres.

Curieusement, l’échec ou la mort ne nuisent pas vraiment à l’image du héros, qui symbolise l’être humain frappé par le destin ou la fatalité, mais suffisamment courageux cependant pour avoir osé les défier.
Si l’on fait abstraction de cette particularité, le héros reste connoté positivement, surtout comme fidèle défenseur de la vérité ( le Chevalier de Lagardère consacrant sa vie à rétablir dans ses droits Aurore, la fille de son meilleur ami, le Duc de Nevers, dans les romans de Paul Féval ), du code de l’honneur ( Gatsby sacrifiant sa réputation et sa vie pour préserver celles de la femme qu’il aime ), ou de la sainteté ( Polyeucte, martyr de la foi chrétienne ).

Cependant, on peut se demander quelle peut être la valeur morale de l’héroïsme ; pour certains auteurs, comme Chateaubriand ou Nietzsche, elle constitue la meilleure morale possible. Ne contribue-t-elle pas, en effet, à encourager ce qu’il y a de meilleur en l’homme ? N’incite-t-elle pas à vouloir se surpasser, à démontrer que la vie vaut la peine d’être vécue ?

D’autres écrivains, comme Corneille, Diderot, Stendhal ou Balzac par exemple, préfèrent même la morale héroïque à la sagesse et à la raison. Cette idée a priori paradoxale peut cependant s’expliquer, si l’on se réfère à l’Histoire ( tous les progrès de l’humanité sont l’œuvre de héros ou de grands hommes, car seuls ils font de grandes actions et ils amènent du nouveau ), ou bien à la morale ( le héros, en cherchant à se dépasser, sublime les qualités les plus hautes et les plus nobles de l’homme ; de ce fait, il crée la beauté morale, alors que la sagesse incite à ne pas « sortir du lot » ).

Pourtant, l’héroïsme n’est pas unanimement célébré, justement parce qu’il provoque une exaltation de l’énergie, un orgueil qui incite au mépris de l’humanité, et un culte de la personnalité aussi dangereux pour celui qui en fait l’objet que pour celui qui s’y adonne. Le risque est grand, en effet, de perdre contact avec la réalité, de se complaire dans l’autosatisfaction et le culte de l’ego - et donc de cesser de se consacrer aux autres, de manière noble et désintéressée.

C’est pourquoi l’héroïsme a rencontré des critiques d’inspiration chrétienne ( Pascal lui reproche de n’être qu’une valeur mondaine, et lui oppose l’humilité et la sainteté ), ou d’inspiration humaniste ( ainsi Montaigne préfère l’homme sage qui met de l’ordre en lui-même ) ; en effet, l’héroïsme est souvent opposé à la sagesse, dans la mesure où il s’engage tout entier, sans concession, et où il refuse la prudence pour servir un idéal intransigeant - comme c’est le cas des héros cornéliens ou bien d’Alceste, dans Le Misanthrope de Molière, qui refusent catégoriquement tout compromis.

Ne vaut-il pas mieux être sage, c’est-à-dire être conscient des limites humaines et ne se lancer que dans une action prudente, raisonnable, qui ne révolutionnera pas le monde, certes, mais qui assurera un bien relatif… ?

En conclusion, si le héros est admirable et s’il permet à l’individu moyen de s’évader de son univers quotidien frustrant pour vivre libre par procuration, il ne faut pas voir en lui LA référence absolue ; en effet, le héros est trop difficile à imiter, en particulier lorsqu’il s’affranchit des règles de la bienséance sociale ( conduites d’Alceste ou de Polyeucte, par exemple… ) ou de la prudence ( ce qui peut le mener à l’échec et lui coûter la vie : pertes lourdes des sapeurs-pompiers new-yorkais dans les attentats du 11 septembre 2001 ).

Il faut également garder à l’esprit que le héros n’est pas tout l’homme. Or notre époque cherche désespérément des valeurs solides auxquelles se raccrocher. L’impossibilité de déterminer ces valeurs, ou au contraire leur rejet pur et simple, conduit maintenant au culte de l’anti-héros, personnage souvent caricatural et marginal. Si ce dernier connaît un succès étonnant, c’est surtout parce qu’il semble incarner l’esprit contestataire et révolté que le public réfrène, par égard aux convenances sociales et à la bienséance. Il convient donc d’encourager d’autres qualités que l’héroïsme, parce que celui-ci ne résout pas forcément les problèmes psychologiques, moraux ou métaphysiques, mais aussi parce qu’il est subjectif : l’être humain se crée les héros auxquels il éprouve le besoin de ressembler, en fonction des valeurs que ces héros lui paraissent prôner.

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  • > Sujet de réflexion -3ème-2de

    11 mai 2007, par kara

    je pense qu’un héros est vue differemment suivant les differentes époques et les nombreux mouvements litteraires.dans la mythologie,le héros etait un demi-dieu,personnage legandaire qui accomplit des exploits remarquables.Il génie incroyable et un devouement total a une cause. or,depuis que le realisme est apparue le heros "médicre" est arrivé, les héros sont devenus des gens banals(flaubert madame bovary)mais je pense que un livre est plus difficile a ecrire avec comme heros un personnages banal et une histoire banal,qu’un super heros avec plain d’actions.je commence a entamer sur un nouveau sujet de reflexion mais pour finir je tiens a dire que aujourd’hui nous ne pouvons pas decrire LE heros mais nous pouvons garder l’image que nous avons de lui