Étudiante en 2ème année de licence de Lettres modernes à l’université de La Rochelle.
Le 2012 par Laura PEANT
Selon A. de Tocqueville, l’égalité doit s’appliquer à tous les citoyens et sur "tous les points", sans exception. Sur cette base, chaque citoyen doit avoir "des droits", et évidemment les mêmes droits que les autres, ou "n’en avoir aucun". Cette égalité du peuple a donc une influence sur le monde politique. Cependant, cette valeur vénérée du peuple, pour laquelle il pourrait "périr" porte un risque considérable : celui de la tyrannie, "le pouvoir absolu d’un seul" qui supplanterait la "souveraineté de tous". On ne peut nier que cette affirmation de Tocqueville est bien réelle quand on s’en réfère à l’échec communiste russe des années 1920 à 1950 environ. En effet, un tyran a pris la place d’un peuple, ce tyran pronait pourtant les valeurs d’égalité et de communauté. Et si cela a été possible, c’est selon les dires de Tocqueville, qu’un peuple préfère "l’égalité dans la servitude" à "l’négalité dans la liberté". De plus, la masse rendrait l’insurrection moins certaine. Et en effet, on peut se demander comment la révolte contre un Etat tyrannique peut être menée sans la présence de quelques hommes soulevant la foule. Elle rend nécessaire la "combinaison de forces", mais justement, l’insurrection collective, l’union, n’a t-elle pas plus de pouvoir que les cris de quelques-uns ? Cette forte tendance vers l’égalité est à double tranchant : elle pousse les forts à "élever les petits au rang des grands" mais aussi "les faibles à vouloir attirer les forts à leur niveau". Ces affirmations posent la question du développement individuel, car si les citoyens doivent être absolument égaux, aucun ne peut se distinguer par un talent quelconque, dans quelque domaine que ce soit. L’égalité serait elle mère d’un peuple moyen ? Anihilerait-elle toute forme de progrès ?