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A propos de l'auteur

Pour son troisième long métrage, le réalisateur Yves Caumon s’attaque au délicat thème de la solitude. Bien plus que la solitude banalisée des personnes seules habitant de grandes villes anonymes, le réalisateur, charentais d’origine, nous propose de suivre la vie d’Anne, tout juste séparée de son mari suite à la perte de son enfant. Le scénario ne repose donc pas uniquement sur la solitude d’Anne, interprétée magistralement par Sandrine Kiberlain, mais sur le deuil de son enfant. Anne refuse d’envisager tout attrait à la vie, seule dans son appartement bordelais elle vit comme un automate, chaque geste est programmé, des courses à l’épluchage des carottes.

Un jour, un élément vient pourtant perturber cet engrenage si bien réglé : une tourterelle s’infiltre dans l’appartement impliquant une cohabitation entre Anne et ce nouvel arrivant. Cette intrusion d’une apparente insignifiance provoque pourtant un retour affectif chez la jeune femme, l’oiseau métaphore évidente de son enfant perdu lui redonne une raison d’effectuer ces gestes quotidiens qui semblait tant dénués de sens avant.

La solitude, pourtant si difficile à illustrer est au coeur de ce film, ponctué de silence et de discrètes notes de piano. Yves Caumon réussit à ne pas tomber dans l’évidente oppression que ce film pourrait supposer. Les scènes d’extérieur (la cantine scolaire où travaille Anne, les rues de Bordeaux, l’émouvante scène du cinéma, etc) ainsi que les personnages secondaires interférant dans la vie d’Anne, de son entreprenant collègue à son ex mari respectivement interprétés par Clément Sibony et Bruno Todeschini nous redonnent un certain souffle. Utilisant un rythme volontairement lent, le réalisateur évite cependant de justesse de faire sombrer son film dans l’ennui.