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  • (|ptobr)

L’histoire de la jeune Anne, trentenaire divorcée vivant seule dans un vieil appartement, est d’une morosité absolue. Frigide et insociable, Sandrine Kimberlain change de ses rôles habituels pour faire vivre cet être presque déshumanisé.

Ainsi, nous assistons à la vie quotidienne d’Anne, de ses journées de travail dans la cuisine industrielle à ses soirées ô combien ennuyeuses seule chez elle. Ce thème de la solitude présenté ici par Yves Caumon a pour parti pris de ne rien faire ressentir chez le personnage, mais au sein du spectateur. Malheureusement le pari est raté ! Bien que ce thème soit intéressant, la dynamique de l’action est tellement inexistante que le résultat est un condensé d’ennui. De plus, l’idée d’incorporer un oiseau dans la vie d’Anne, bien que subtile, suscite bien plus de pitié qu’autre chose (et non pas dans le sens positif). La dépression du personnage est tellement immense qu’elle s’attache à cette hirondelle qu’elle décide de laisser vivre chez elle. Bien que la symbolique représentée soit intéressante : l’allégorie de la liberté toujours enfermée dans l’appartement, on se demande si Anne a vraiment une part d’intelligence. L’identification par l’oiseau ne se ressent pas et « l’héroïne » ne se rend pas compte de sa détresse. Ce n’est seulement par la mort de l’hirondelle qu’elle décide de reprendre sa vie en main en voulant reprendre la discussion avec un ancien collègue. On se demande pourtant à la fin du film si elle sera capable d’arriver à quelque chose.

Le parti pris d’Yves Caumon est clair mais cette telle déshumanisation est excessive, nous laissant nous même dans un ennui démesuré. Le film est d’un silence absolu, tel la terre défrichée représentant la vie interprétée par Sandrine Kimberlain ; un des seuls points forts du film mais qui malheureusement contribue à ce puissant effet somnifère. Le travail de l’image est également bien réalisé avec une narration assez réussie et qui suscite par ailleurs des questionnements sur certaines scènes clé du film comme celle où Anne est dans la rivière (tente-t-elle de se suicider ou de ressentir ce qu’a pu vivre son enfant avant la mort ?).

Bien que certains aspects de L’Oiseau soient de bonne facture, l’ensemble est noyé dans une action bien peu garnie et presque surnaturel tant le personnage principal est exagéré dans sa construction.