L’oiseau : Voyage au bout de l’ennui

Pour son 3ème long-métrage, Yves Caumon s’essaie à un sujet délicat, et nous montre une femme amorphe, vide de tout sentiments et de vie, que Sandrine Kiberlain interprète comme elle peut. La solitude absolue d’Anne ( Sandrine K. ) la rend totalement absente, nous endort, et l’on est aussi anesthésie que l’héroïne elle-même. Le film est mou, la faute à un rythme anémiant, des séquences hésitantes, en dents de scie. Alors on attend la note d’espoir , l’Oiseau, censé faire renaître de ces cendres cette femme molasse... En vain. L’animal (une tourterelle) , redonne un bout de vie à ce film, mais ne reste que trop peu de temps, nous replongeant dans ce voyage au bout de l’ennui. Malgré une note de poésie recherchée par des silences et des notes de piano, le film n’apporte aucune émotion, même pas un frisson. Bref, l’Oiseau nous laisse le bec dans l’eau, ne donne pas la chair de poule et ne casse vraiment pas trois pattes à un canard.

Thomas Pigot