Il me semble aujourd’hui encore , que nous avons joué dans un théâtre d’ombres et de lumières , sur une scène des entrailles de la nuit . Ainsi sur des morsures d’heures indues , entre hasard et destin. Parfois corps à corps , même , au rythme de nos reins , parfois nos échos distordus , comme une grande vague de sons et d’écumes , frappant ainsi , les rochers inertes au bord des chemins fugitifs. Dans cette danse et cadence , de nos cris frénétiques , je retiens , ancrée en mémoire , le bruit de tes pas , sous le pas des saisons froides. De cet échange , on eût dit à chaque fois , une tempête de lyriques murmures , défiant la survie de nos coeurs incendiés , nos angoisses écorchaient aux ratures de nos fantasmes , à la vision parfois étrange des spasmes de l’énigme. Y a t-il eu affrontement , différence , à travers les mailles du temps , derrière de sombres images , déjà vécues , déjà passées , pour qu’enfin comme un pont suspendu , libérateur , détournant mes pas de toi , j’eus l’impression tout d’un coup , d’assister aux funérailles de tes charades écervelées. Difficile à soutenir , difficile à croire , de ma quête d’identité , l’âme obscurcie de tes réflexions ironiques , j’entends sans le vouloir , le concert de ta voix , reprendre inlassablement , le chant des plaisirs débraillés. Aujourd’hui porte fermée sur le monde , lumière feutrée , obscure , si ma vie balance comme la coque des bateaux , comme une poésie sur un vent calme , là où les roseaux se couchent derrière les brumes matinales , je sais à jamais , que ton amour n’est que de coton et de bois , aussi fragile que le sifflet des fumées.