Recherche

A propos de l'auteur

Accueil || Licence de Lettres || Licence Pro || Musique || interview Michel Toledo, ingénieur du son - chantier des Francos

Interview Michel Toledo

par Jeremy James, Sophie Psaïla, Alexandre Esnault

Pouvez-vous vous présentez brièvement ?

Oui, alors je m’appelle Michel Toledo, je suis ingénieur du son, je suis originaire d’Angoulème et j’habite toujours Angoulême mais je travaille au Chantier des francos et au Francofolies depuis assez longtemps. Le chantier c’est récent, ça fait la deuxième année. Donc il y a plusieurs facettes de mon métier, je suis ingénieur du son live, cela veut dire pour l’organisation des concerts et studio également, enregistrement d’albums...

Comment en êtes-vous venu à être ingénieur du son ?

Je n’ai pas fait d’études pour cela, j’ai appris sur le tas. J’y suis venu par la musique, j’avais un groupe quand j’étais jeune, mais j’ai arrêté maintenant. Je jouais de la basse et donc je me suis intéressé aux techniques d’enregistrement et de sons par rapport à la musique, aux concerts qu’on faisait avec le groupe. Et petit à petit cela a pris le dessus et j’en ai fait mon métier. J’ai une cinquantaine d’année, j’ai oublié de le dire dans la présentation et à mon époque il y avait que deux écoles à Paris de technicien son, mais dédiés au cinéma plutôt qu’au spectacle. Pour intégrer l’école Louis Lumière, un bac scientifique scientifique était nécessaire, ce n’était pas mon cas, j’avais un bac littéraire. Maintenant il y a plusieurs filières envisageables. D’ailleurs, je donne des cours dans un IUT en design sonore à Angoulême.

Et à part les Francos, vous avez participé à d’autres projets ?

Alors, j’ai travaillé dans plusieurs festivals, mais le projet qui m’a pris quand même une dizaine d’années, c’est la Nef à Angoulême, un club de musique actuelle qui à le label SMAC. Pendant onze ans j’ai vraiment travaillé qu’a la Nef. Et puis par opportunités j’ai accompagné des groupes en tournée. J’ai fait le choix de continuer mon métier en tournée, soit en festivals soit sur la route. J’ai décidé d’arrêter cette sédentarisation on va dire.J’avais peur de m’endormir, d’avoir toujours la même salle, le même club, le même genre de matériel et d’accueillir des groupes qui ont déja un sonorisateur. Moi j’étais plutôt ce qu’on appelle le Baby-sitting dans le métier, c’est à dire brancher le système mais après je pouvais pas aller plus loin, donc par frustration on va dire j’ai décider de quitter le club pour continuer à être acteur de mon métier.

Avez-vous le statut d’intermittent du spectacle ?

Oui, depuis 1989 je suis intermittent. Cela se passe plutôt bien, avec des hauts et des bas comme ces dernières années où c’est plus difficile pour tout le monde. Depuis 1989, il y a eu beaucoup de changements. Le statut est moins facile à obtenir et il est encore plus dur à garder, de part le nombre d’heures et le temps pour les faire.

Donc travailler plus pour gagner plus !!!

Voila, c’est exactement ça sauf que nous travaillons plus mais que nous ne gagnons pas plus...

Sur un concert, quelles sont les principales contraintes ?

Les contraintes que je rencontre et que j’aime bien aussi, c’est d’arriver dans une salle que je ne connais pas et faire avec le matériel qui se trouve dans la salle. Ce n’est jamais le même matériel donc cela me permet de m’adapter rapidement d’une part à la logistique de la salle et d’autre part au matériel.
Il y a plusieurs types de tables de mixage : des tables de mixages numériques japonaises qui fonctionnent d’une certaine manière, les anglaises qui ont une surface de contrôle un peu différente et puis il y a l’ancien matériel que je connaît bien : l’analogique. Ces dernières années, ma principale contrainte a été de me former, toujours sur le tas, aux consoles numériques et au nouveau matériel. J’ai fait ça petit à petit et j’aime bien justement en découvrir des nouveaux. C’est une formation quasi permanente, parce qu’ il y a des nouvelles tables qui arrivent tous les deux ans et elles n’ont pas toutes le même fonctionnement. Á l’époque de l’analogique, quand on connaissait l’arborescence et les techniques d’un type de table on pouvait à peu près s’en sortir avec les autres.Maintenant c’est un peu plus compliqué il faut vraiment être curieux, se plonger dans les documents et surtout pratiquer . C’est un peu plus complexe surtout que j’avais mes habitudes.

Comment se déroule un concert pour vous ?

Lorsque je suis en tournée avec un groupe, on installe le matériel et je vais voir les techniciens de la salle. Je vérifie s’ils ont bien reçu la fiche technique. A partir de là, on fait un cablage de la scène avec tous les micros et on positionne les retours. Si j’ai le temps j’écoute le système pour voir comment il sonne pour avoir mes références, donc je mets deux ou trois disques que j’aime bien. Si je n’ai pas le temps, je prends seulement un micro pour voir comment cela réagi. Je cale ensuite un petit effet, une reverb, quelque chose qui va me donner une référence. Ensuite on procède au réglage instrument par instrument. J’essaie d’aller assez vite, pour que le groupe ait le temps de faire un ensemble.

Quelle a été votre meilleure expérience d’ingénieur son ?

Ma meilleure expérience ça été de suivre pendant deux ans un groupe de blues américain. Je les ai suivi sur une tournée en Europe et aux USA. Ça a été réellement ma plus grosse chance et une de mes meilleures expériences de ma vie.

Et le plus gros souci que vous ayez rencontré ?

Le plus gros souci ? Il n’y en a pas vraiment. A chaque concert ? il faut savoir s’adapter à la salle. Parfois, il peut y avoir des problèmes à régler mais c’est ce qui fait un bon ingénieur du son. La plus grosse peur c’est une coupure totale, cela ne m’est jamais arrivé pour le moment et j’espère que ça ne m’arrivera pas.

Merci beaucoup pour votre temps Michel.

Merci à vous.